Coronavirus : la bi-thérapie du professeur Raoult doit être testée, estime Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat, qui a rendu visite la semaine passée au professeur Raoult, estime que ses travaux sur l’hydroxychloroquine doivent être testés, en restant "collectivement rigoureux". En Corse, de nombreuses voix demandent la mise en place du protocole de l'infectiologue sur l'île.

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"Je suis convaincu que c’est un grand scientifique, et je suis passionné par ce qu’il dit, et ce qu’il explique". Ces mots, ce sont ceux d'Emmanuel Macron. Le président de la République répondait ce mardi 14 avril matin aux questions de RFI, et est notamment revenu sur le travail du professeur marseillais Didier Raoult. Ses études sur le traitement du Covid-19 sont, depuis plusieurs semaines, adoubées par certains, et vivement critiquées par d'autres, parmi lesquels plusieurs épidémiologistes.



"La bi-thérapie que propose le professeur Raoult, il faut qu'elle soit testée"

La semaine dernière, le président a rendu une visite surprise au professeur Raoult à Marseille. Un rendez-vous "pour comprendre et pour m'assurer que ce qu'il proposait était bien testé dans le cadre des essais cliniques". Car aujourd'hui, indique Emmanuel Macron, "partout dans le monde, des essais cliniques sont lancés". La France, appuie le président, est par ailleurs le pays européen qui en a le plus lancé. Et chacun d'entre eux doit être réalisé dans le respect d'un protocole strict, autorisé par "les autorités compétentes à Montpellier".
  

Il faut que l'on reste collectivement rigoureux


À ses yeux, la bi-thérapie concoctée par ce spécialiste des maladies infectieuses - la combinaison hydroxychloroquine-azithromycine -, doit ainsi être "testée". "Il faut qu'on avance, qu'on montre l'efficacité et qu'on mesure la toxicité" assène le chef de l'état, qui estime son devoir de faire en sorte "que toutes les pistes thérapeutiques poursuivies aujourd’hui puissent faire l’objet d’essais cliniques rigoureux, et les plus rapides possibles, pour qu’on trouve un traitement". "Il faut que l'on reste collectivement rigoureux."
 


L'épidémie "entrain de disparaître" à Marseille, selon Didier Raoult

Le professeur Raoult, fortement médiatisé depuis les débuts de la pandémie, a encore fait couler de l'encre, hier, mardi 14 avril. Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, - intitulée "bulletin d'information scientifique : Coronavirus, recul de l'épidémie à Marseille" - le spécialiste des maladies infectieuses estime ainsi que le virus serait "entrain de disparaître progressivement" de la ville, où il mène avec son équipe ses études sur le traitement et propose, entre autre, des dépistages massifs de la population.
 
"On a eu au pic jusqu'à 368 nouveaux cas par jour, et là on est plutôt à 60, 80 cas par jour, recense-t-il. Donc une diminution très significative du nombre de cas détectés. Il est possible - c'est une des possibilités que j'avais évoqué parmi d'autres - que l'épidémie disparaisse au printemps, et que d'ici quelques semaines il n'y ait plus de cas pour des raisons qui sont extrêmement étranges, mais qu'on a l'habitude de voir pour la plupart des maladies virales, respiratoires."

Des conclusions jugées un peu trop hâtives par le directeur de l'agence régionale de santé PACA, Philippe De Master. Interrogé par France Bleu Provence, ce dernier a estimé "prématuré de pronostiquer la fin de l'épidémie". "Nous n'en savons rien malheureusement. Nous enregistrons, c'est vrai, depuis quelques jours une diminution de la progression de l'épidémie, pas du tout une régression. L'épidémie va se poursuivre et ça va prendre encore des semaines.
 


L'hydroxychloroquine plebiscitée en Corse

En Corse, de nombreuses voix se sont déjà exprimées pour la mise en place d'un dépistage massif - à l'instar de celui-ci mené à l'IHU à Marseille - et l'extension de la prescription de l'hydroxychloroquine, molécule au centre du protocole mené par le professeur Didier Raoult. Parmi celles-ci, Gilles Simeoni, président du Conseil de l'exécutif et Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse ; mais également le collectif Anti-Covid-19
 

Fondé le dimanche 22 mars dernier par plusieurs membres de la communauté universitaire de Corte, il rassemble plusieurs dizaines de milliers de signataires, dont l'ensemble du conseil de l'ordre des médecins et des pharmaciens. Pour Antoine Aiello, professeur à l'Université et membre fondateur, l'application de ces mesures est nécessaire : "Il est important que la Corse puisse bénéficier de moyens qui lui permettre de s'extraire d'une pandémie qui va faire des ravages."



Plus de 126.000 décès dans le monde

À ce stade, le nouveau coronavirus a fait 15.729 décès en France. On dénombre plus de 103.000 cas détectés positifs. À échelle mondiale, on recense près de 1.900.000 cas confirmés, et plus de 126.000 décès. Pays le plus touché, les Etats-Unis, avec près de 26.000 décès pour plus de 600.000 personnes infectées.

La Chine, pays où les premières traces du virus ont été recensées il y a quatre mois, craint de son côté l'arrivée d'une seconde vague épidémique.
 
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