En Corse, le carburant affiche sa spécificité à la pompe, son prix

A l'occasion de la publication des comptes des dépôts pétroliers de la Corse (DPLC), le collectif Agissons contre la cherté des carburants pointe le rôle stratégique de cette société dans le différentiel de prix entre Corse et continent.

6% plus cher que le continent. En Corse, le carburant affiche sa spécificité à la pompe. Un surcoût constaté depuis des décennies et contre lequel se bat désormais un collectif. Agissons contre la cherté des carburants en Corse met en cause les dépôts pétroliers de la Corse et leur propriétaire à 75%, le groupe Rubis.

Depuis l'entrée au capital du groupe Rubis, en 2010, leurs bénéfices ont augmenté de 100%, une croissance "spectaculaire" que pointe le collectif.  

"Ce que l'on veut nous c'est de la transparence, c'est-à-dire que l'on ne soit plus derrière ces arguments : la Corse est une île, la Corse est montagneuse, le réseau routier est sinueux", explique Fréderic Poletti du collectif.

"Au-delà de ça, combien coûte le transport maritime et routier, combien coûte le stockage, quelles sont les différentes marges aux différentes étapes?" demande le collectif.  

C'est pourtant bien l'insularité et la spécificité du territoire qu'invoque la société DPLC. Ce prestataire de service compte deux dépôts de stockage à Lucciana et Ajaccio.

 



Environ 300 000 tonnes de pétrole y transitent par an. Pour chaque litre, DPLC touche 2,8 centimes d'euros. Trois fois plus que sur le continent en moyenne, parce que le service revient plus cher : transport, stockage, faiblesse du volume, dimensionnement des installations.

"Sur la Corse j'ai deux petits dépôts alors que un seul suffirait. Sur le continent, j'ai des dépôts qui passent 10 fois, voire 20 fois, la quantité de produit qui passe dans nos dépôts. Evidemment le prix unitaire est bien moins élevé", précise Didier Clot, directeur des DPLC.

Le collectif en convient : la gestion des DPLC n'explique pas à elle-seule la différence de prix avec le continent. Mi-octobre, l'Inspection générale des finances pointait dans son rapport l'absence des grandes surfaces et le manque de concurrence.

Sollicitée par l'Assemblée de Corse et l'Etat, la répression des fraudes, était arrivée à la même conclusion. C'était en… 2003.


L'analyse de Charles Vellutini, économiste :
 







 

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