Edouard Philippe dévoilait mercredi le contenu de sa réforme constitutionnelle. Dans son discours, le Premier ministre a indiqué que "la Corse trouvera sa place dans la Constitution tout en restant sous le contrôle du Parlement ». Réactions d'une partie de la sphère politique insulaire.
« Nous devons procéder à cette analyse dans le mois qui s’ouvre », déclarait Emmanuel Macron lors de sa visite en Corse en février dernier. Il y a eu l'ouverture de discussions par le président de la République. Puis, de nombreuses réunions entre les élus de la Corse et Paris.
Et pour finir, mercredi, une annonce du Premier ministre : « La Corse trouvera sa place dans la Constitution. Ce qui devrait permettre d'adapter les lois de la République aux spécificités insulaires, tout en restant sous le contrôle du Parlement ».
La Corse sera donc inscrite dans la Constitution, mais à l'article 72. Et pas question de la laisser échapper au contrôle du Parlement. C'est plus qu'une déception pour la majorité territoriale.
« Ça ne pourra être qu’un échec »
« On est très loin de la volonté des Corses. On est très loin des engagements pris et on n’est pas à la hauteur des enjeux. Je crois que c’est très grave, ça relève du déni de démocratie. Et je crois que les Corses ne l’accepteront pas », estime Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
« Sur le plan juridique, ce qui est proposé ce n’est rien d’autre que la constitutionnalisation d’un système qui a montré depuis 15 ans qu’il ne fonctionne pas. Donc ça ne pourra être qu’un échec », complète Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse.
Parmi les élus ayant participé à ces mêmes discussions, Jean Martin Mondoloni trouve, pour sa part, matière à satisfaction dans la conclusion du gouvernement. La réforme institutionnelle est maintenant annoncée à l'horizon 2019. Le conseil exécutif se réunira sous peu avec la majorité territoriale, pour décider de la stratégie à mettre en œuvre.