L'école municipale des Sports a mis en place il y a cinq ans une tarification en fonction des ressources. La volonté est d'amener les familles des quartiers à des activités en centre-ville afin de favoriser la mixité sociale.
Comme chaque mercredi depuis la rentrée, Dareen et Cindy rejoignent le centre social de leur quartier. Il est le seul à fonctionner avec l’école municipale des sports.
Une formule qui ne peut être généralisée aux deux autres centres sociaux de la ville pour des raisons d’effectifs, mais qui s’avère intéressante dans l’échange. « L’avenir, c’est l’échange. Mais en ce moment, au lieu de tous se regrouper, je pense que l’on s’écarte chacun de son côté. Alors que ça devrait être le contraire, tous ensemble et tous mélangés. C’est ce que je veux pour mes enfants, l’avenir est là », estime Farid Mallah, père de famille.
On s’est aperçu que les familles établies dans les quartiers n’allaient pas forcément vers le Rossini ou les plateformes sportives extérieures, alors l’idée, c’est de créer le réflexe. « Les parents nous laissent les enfants sur le centre, et nous, petit à petit, on va les amener aussi vers le centre pour les faire partir, en famille, sur les activités qu’elles soient ponctuelles ou sur des licences annuelles. On fait la transition entre le centre-ville et les quartiers, mais on est aussi amené à recevoir des enfants du centre-ville et de la Capa. Le mélange se fait aussi dans l’autre sens », indique Franck Dubernet, directeur du centre social des Salines.
L’esprit est toujours de faire découvrir plusieurs disciplines sportives. Cette formule est séduisante et les enfants restent plusieurs années dans la structure sans chercher à se tourner vers un club. Près de 300 jeunes entre 6 et 14 ans tournent sur les structures à l’année sachant qu’aux mercredis viennent s’ajouter les vacances scolaires. « J’aime bien, on fait beaucoup de sport, on se rencontre et on a plus d’amis », livre Dareen.
Quotient familial
Depuis cinq ans, l’école municipale des sports adapte ses tarifs en fonction du quotient familial. Il faut compter 25 euros l’année pour les revenus les plus bas contre 60 pour les plus hauts.
Ce n’est pas une différence énorme, mais la représentation sociale a changé au profit des familles les plus modestes. « On a progressé dans le sens de la mixité sociale. Elle représente chez nous environ 30 % de ces familles, une chose que l’on n’avait pas avant, ça ne représentait que 10 % » précise Marie-France Remiti, salariée de l'école municipale des sports.
L’école municipale des sports a plus de 323 000 euros de budget annuel. Ce chiffre comprend le salaire des personnels titulaires et des vacataires.
Depuis l’avènement du quotient familial, les finances sont alimentées. « Depuis notre déclaration entre l’État et la caisse d’assurance familiale, ça nous a permis d’avoir des subventions d’État. Cela nous permet de faire évoluer les enfants sur d’autres plateformes. On leur fait faire de la plongée, de l’acrobranche, on les amène aussi au ski. Ça nous permet de proposer d’autres activités. Ce sont des fonds d’environ 300 000 euros à l’année », explique Jean-Michel Feracci, responsable école municipale des Sports.
Dans le grand bain du sport, les enfants se mélangent. Certains viennent d’un même quartier sans jamais s’être rencontrés.