“Marcangeli Collabo”, pouvait-on lire notamment le 3 avril sur le mur du Palais Fesch à Ajaccio. Ce tag a été réalisé lors de la manifestation en hommage à Yvan Colonna. Le maire de la ville, élu d’opposition à l’Assemblée de Corse, avait récemment appelé à reconnaître la voix des corses non-nationalistes dans le débat politique actuel. Des élus de tous bords politiques lui ont apporté leur soutien le soir-même.
Sur le mur d’enceinte du Palais Fesch à Ajaccio, musée des Beaux-Arts d’Ajaccio, des tags d’injure envers le maire de la ville Laurent Marcangeli ont été réalisés durant la manifestation du 3 avril en hommage à Yvan Colonna. L’édile, président du groupe Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse.
Jean-Charles Orsucci, maire (LRM) de Bonifacio, qui prône “l’apaisement” depuis le début des tensions en Corse à la suite d’Yvan Colonna, appelle à réagir face à l’”idéologie extrême”.
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse a lui aussi apporté son soutien face “aux bombages injurieux et injustifiables”
Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse a écrit sur Twitter : “Quelles que soient les opinions politiques, rien ne justifie les injures.”
Pour le député nationaliste et conseiller territorial Jean-Félix Acquaviva “rien ne peut justifier les insultes”.
Petru Antone Filippi, conseiller à l’Assemblée de Corse réagit également :
Fà Populu Inseme, le groupe de la majorité territoriale à l’Assemblée de Corse a tweeté : “On peut avoir des divergences en politique mais menacer ou insulter un élu n’est pas tolérable. Tout notre soutien à Laurent Marcangeli visé par des bombages. Ùn hè micca a Corsica ch’è no vulemu.”
Pour le PNC, ces tags "ne sauraient être justifiés":
Pour Jean-Martin Mondoloni, conseiller territorial à l’assemblée de Corse et conseiller municipal de Bastia, “Les auteurs de cette infamie trahissent les codes culturels qui fondent la corsitude, faite de valeurs, au premier rang desquelles figurent le respect de l’autre et de la mémoire.”
Jean-Christophe Angelini , maire de Porto-Vecchio a lui aussi apporté son soutien.
Francis Giudici, maire de Ghisonaccia écrit : “J’apporte tout mon soutien à mon ami Laurent Marcangeli devant ces insultes qui blessent et qui font mal non seulement à l’expression démocratique mais surtout à notre manière d’être corse. Aucun élu corse ne peut se taire devant ces mots infâmes.”
Jean Zucarelli, conseiller municipal à Bastia a tweeté : “[…]les corses n’accepteront jamais l’intélorance. Il est grand temps de réagir tous ensemble !”
Pour François-Xavier Ceccoli, maire de San-Giuliano “[…] Quand les désaccords et les divergeances ne sont plus tolérées on se rapproche du le totalitarisme.”
Valérie Bozzi Conseillère territoriale, maire de Grosseto-Prugna écrit sur twitter : “des violences et des insultes envers le maire d’Ajaccio, voilà le bilan inacceptable de la manifestation de ce jour en mémoire d’Yvan Colonna. Jusqu’où iront-ils ? Et pourquoi ? J’apporte mon soutien à Laurent Marcangeli et aux habitants de la ville d’Ajaccio.”
Bruno Questel, député de l'Eure ; Christophe Béchu, maire d'Angers ; et le groupe Républicain de Corse-du-Sud ont aussi fait part de leur soutien au maire d’Ajaccio, sur twitter.
La Ligue des droits de l'Homme a partagé un communiqué : "La LDH dénonce les tags injurieux à l'encontre du maire d' Ajaccio et élu territorial Laurent Marcangeli. Elle lui apporte son soutien. Elle s'inquiète de certaines réactions de haine qui s'expriment dans le cadre des mobilisations demandant la vérité et la justice pour Yvan Colonna. En Corse, il n'y a ni coupable ni complice de cet assassinat."
La réponse de Marcangeli
Ce lundi 4 avril, Laurent Marcangeli a réagi sur Twitter à ces marques de soutien.
Lors de la dernière session à l’Assemblée de Corse, le 31 mars Laurent Marcangeli avait appelé à un référendum sur l’autonomie de la Corse."Je ne suis pas nationaliste. Ai-je le droit ? A travers ma modeste personne ce sont des milliers de femmes et d'hommes qui se posent la question aujourd'hui. Et c'est un problème de démocratie, fort, vigoureux, qu'on peut voir aux portes d'un collège ou d'un lycée quand ceux qui veulent entrer étudier ne peuvent pas le faire. Et c'est une réalité que nous ne devons pas, aujourd'hui, nier", a-t-il notamment déclaré.
Gilles Simeoni, président de l’exécutif avait réagi au contexte de tension sur l’île : "Je ne pense pas qu'il faille aujourd'hui cliver la corse entre les nationalistes et ceux qui ne le sont pas. Ce n'est pas la manière dont nous pensons qu'il faut construire cette société, et pour nous, cette nation".