Jean-Paul Houlier, ancien directeur de l’hôpital d’Ajaccio, a été convoqué par la cour de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes, vendredi, qui juge les responsables des dépenses publiques. Il ne s'agit pas de la seule action judiciaire qui vise l’établissement.
Arrivé en 2014, Jean-Paul Houlier a été directeur de l’hôpital d’Ajaccio jusqu’en septembre 2015. Pour ces quelques mois, il s’est retrouvé Rue Cambon, vendredi 1er février, convoqué par la cour de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes. Le délibéré est attendu dans un mois.
Il lui est reproché d’avoir géré le traitement des déchets hospitaliers de l’année 2015 par bons de commande en irrespect des codes des marchés publics. Pour l’hôpital, le surcoût est évalué à 250 000 euros.
Mais entre 2009 et 2014, ce sont les années folles de l’hôpital d’Ajaccio. Une période résumée dans un des rapports les plus accablants réalisés par la chambre régionale des comptes.
L’institution est à l’origine de la procédure. « Ca relevait de ce que l’on appelle la cour de discipline budgétaire et financière. Ça ne relevait pas du pénal. Il n’y avait pas délit de favoritisme, il n’y avait pas de détournement de fonds. Mais le non-respect de certaines règles avait fait que l’hôpital avait payé plus cher certaines prestations, qu’il aurait pu payer si on avait procédé avec un appel d’offres et un marché avec cette même société », souligne Jacques Delmas, président de la chambre régionale des comptes de Corse.
Détournement de fonds publics et escroquerie
Ce n’est pas la première conséquence judiciaire du rapport. En 2017, deux comptables ont été jugés par la chambre régionale pour ne pas avoir encaissé plus de 40 000 euros de recettes. Et d’un autre côté, avoir dépensé plus de 400 000 euros sans justification.
Enfin, et cette fois l’action est pénale, une enquête, menée à Bastia par le pôle économique et financier, est en voie d’achèvement pour détournement des fonds publics et escroquerie par un praticien. Des années marquées par le défilé record de directeurs et autres administrateurs provisoires, comme si personne n’avait réussi à gérer la Miséricorde plongée dans des réformes insoutenable.
Fin 2016, pour un budget annuel de 140 millions d’euros, le déficit cumulé atteignait 93 millions d’euros. Il a d’ailleurs encore augmenté.