Photographe indépendante depuis une dizaine d'années, Marion Gambin est lauréate de l'appel à résidence lancé dans le cadre du projet d'activation culturelle de la citadelle d'Ajaccio. Son travail sera exposé dans la structure à partir du 20 juin prochain. Entretien.
Diplômée de l'école supérieure des Beaux-Arts de Toulouse et de l'École Nationale Supérieure Louis Lumière, Marion Gambin est photographe indépendante depuis une dizaine d'années.
L'artiste est lauréate de l'appel à résidence lancé dans le cadre du projet d'activation culturelle de la citadelle Miollis d'Ajaccio. Marion Gambin répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
Pourquoi avez-vous participé à cet appel à résidence ?
J'ai passé tous mes étés d'enfant en Corse avec mes parents et mes sœurs, de nos traversées en bateau. On arrivait toujours à Ajaccio, c'était comme un rituel.
C'est une île que j'aime bien, qui a du caractère. C'est comme ma Madeleine de Proust. Pour moi, la Corse est comme une grand-mère qu'on aime beaucoup que l'on connaît peu et avec qui on a peu parlé.
Que vous inspire la Citadelle d'Ajaccio ?
Avant ma première visite, je voyais la citadelle comme une ville dans la ville. Dans mon travail, j'aime me concentrer sur les micro-territoires et les territoires atypiques, en plus c'est un lieu qui garde en ses murs plusieurs tranches d'histoire. C'était forcément très tentant. J'ai aussi un rapport particulier à la mer, j'aime être dans l'eau ou sur l'eau et la Citadelle est entourée d'eau. En regardant les plans, les photos, je savais que c'était un lieu qui allait dégager quelque chose. Pour moi, le bâtiment regroupe le passé, le présent et le futur.
Après la visite, je me suis aperçue d'un côté très labyrinthique que je n'avais pas imaginé. J'ai aussi découvert un endroit aux univers variés alors que j'imaginais quelque chose de plus homogène. Je n'avais pas non plus en tête la dimension sonore. Lorsque la houle se lève, on entend l'eau taper sur les remparts, ça amène quelque chose.
C'est aussi un lieu qui est chargé émotionnellement. Le livre d'or est rempli de petits mots où on sent un véritablement attachement pour le lieu. On voit également une volonté de le conserver tout en montrant une envie d'ouverture.
Pouvez-vous nous parler de votre projet ?
L'idée est de mêler l'histoire intime et l'histoire collective en lien avec la Citadelle de près ou de loin. Je souhaite recueillir des récits pour inspirer et pour créer l'image. Cette image pourra ensuite prendre diverses formes comme le portrait ou la nature morte par exemple. Mais tout ça peut encore évoluer puisqu'il faut aussi réfléchir sur la façon dont prendra vie le projet dans la Citadelle.
Dans le cadre de son projet artistique, Marion Gambin cherche à recueillir auprès des Ajacciens, des histoires, anecdotes, souvenirs, mais aussi légendes ayant pour décours ou toile de fond la Citadelle d'Ajaccio. La photographe recherche également des photographies personnelles, anciennes ou recentes, ainsi que des cartes postales dans lesquelles la Citadelle apparaît sans en être le sujet principal. Elles seront restituées à l'issue de la résidence. Pour participer : projetartistiquecitadelle@gmail.com