Dans le cadre de la visite du pape à Ajaccio, le 15 décembre, la célèbre Garde suisse pontificale sera présente. Responsable des médias et porte-parole de cette force militaire chargée de veiller à la sécurité du souverain pontife, le caporal Eliah Cinotti a accordé une interview à France 3 Corse ViaStella.
Dans le cadre de la visite du pape à Ajaccio ce dimanche 15 décembre, la Garde suisse pontificale fera partie du voyage. Les gardes seront-ils visibles avec leur traditionnel costume ?
Non, nous n'aurons pas nos uniformes colorés, qui sont connus mondialement. Lorsque nous accompagnons le Saint-Père dans ses voyages, nous avons des sous-officiers, des officiers de la garde suisse pontificale, qui le suivent avec des uniformes divers. À vrai dire, ce sont juste des personnes en costume cravate qui sont autour du Saint-Père et qui assurent sa sécurité.
Votre mission principale, c'est la garde rapprochée du pape.
Exactement. C'est notre mission principale. Et c'est vrai que souvent, dans l'imaginaire collectif, le garde est quelqu'un avec un uniforme coloré, qui reste dans une position pendant de longues heures sans bouger. Mais il faut savoir que c'est un vrai service de sécurité que nous avons, et donc la garde rapprochée de sa Sainteté fait partie de nos missions.
Cette mission consiste à rester aux côtés du Saint-Père 24 heures sur 24.
Notre service, c’est du 24 h sur 24, 7 jours sur 7, et c’est ce qui fait sa beauté. Nous sommes 135 hommes qui formons la Garde suisse pontificale. Il faut imaginer que lorsque le Saint-Père se réveille le matin et ouvre la porte de son appartement, la première personne qu'il voit, c'est un garde suisse. La première personne qui lui dira "Bonjour", c'est un garde suisse, et la dernière personne avant d'aller se coucher, c'est toujours un garde suisse. Pour nous, c'est un honneur, un privilège et c'est une mission à laquelle nous tenons beaucoup et nous travaillons chaque jour pour faire de cette mission, notre priorité principale.
La Garde suisse pontificale est la plus ancienne armée du monde.
Caporal Eliah Cinotti
Avez-vous une formation spécifique et des entraînements quotidiens pour assurer votre mission ?
Oui, nous avons une formation assez poussée. Il faut dire que la Garde suisse pontificale met un accent assez important sur la formation continue de ses hommes. C'est une mission qui dure depuis 500 ans et c'est un savoir-faire assez unique, la protection rapprochée d'une personnalité comme le Saint-Père. Et cela va de soi que nous savons être formés aux techniques les plus modernes de protection rapprochée. Et pour nous, c'est un honneur de servir le Saint-Père et de continuer cette tradition.
Quelles sont les particularités de la Garde suisse pontificale ?
C'est une garde composée de citoyens suisses catholiques mesurant minimum 1m74, qui ont tous effectué leur service militaire en Suisse. Ce sont des volontaires qui viennent s'engager pour 26 mois minimum à Rome. Il s'agit d'une unité assez particulière parque nous servons dans un État très petit, si ce n’est l’un des plus petits États au monde. Nous ne sommes pas la plus petite armée du monde, puisque c'est celle des carabiniers du prince de Monaco, mais nous sommes la plus ancienne. C’est un mélange assez intéressant entre tradition et modernité. C'est une vie auprès d'une personne qui est très importante. C'est une vie de sacrifices, mais qui offre aussi une panoplie d'expériences exceptionnelles. Et je pense aussi à mes camarades qui sont à Ajaccio, car les voyages apostoliques représentent aussi ce côté intéressant et passionnant de notre mission.
Les déplacements comme celui d'Ajaccio représentent-ils toujours un défi pour vous ?
Chaque voyage a son lot de défis. Il n'y a pas un voyage plus facile qu'un autre. Pour nous, la mission principale, c'est la sécurité du Saint-Père, que ce soit en voyage ou au Vatican, donc cela ne change pas fondamentalement la donne. C'est toujours un défi, mais nous avons une formation adéquate et nous savons agir en conséquence.