"Pourquoi sommes-nous prisonniers de la violence ?": dans ses vœux pour 2025, le cardinal Bustillo dénonce la recrudescence des actes criminels en Corse

Lors de la présentation de ses vœux pour l'année 2025, ce vendredi 24 janvier, le cardinal Bustillo est revenu sur le regain de violence que connaît l'île depuis la fin de l'année dernière. Érigeant la jeunesse en "priorité de la mission de l'Église", il appelle l'ensemble de la société insulaire à faire vivre "l'esprit du 15 décembre", en référence au jour de la venue du pape François en Corse.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"La violence n'est pas culturelle. La violence n'est pas génétique. Nous ne pouvons pas dire qu'en Corse être violent et sans pitié, c'est normal."

Le sujet ne pouvait pas être éludé. Dans son discours de vœux pour l'année 2025, le cardinal Bustillo, après être revenu sur le déplacement du souverain pontife en Corse, a longuement évoqué la recrudescence des actes criminels que connaît l'île depuis la fin de l'année dernière.

"Quelques jours après la venue du pape, juste avant Noël, Pierre-Louis, un confrère engagé dans la vie sportive et sociale, a été assassiné ici à Ajaccio. D'autres jeunes ont été blessés. Et puis, en ce début d'année, nous avons connu des assassinats, des incendies, des actes de violence", a rappelé l'évêque de Corse.

Retrouvez un extrait du discours de vœux du cardinal :

durée de la vidéo : 00h00mn45s
Voeux du cardinal Bustillo, le 24 janvier à Ajaccio ©P. SIMONPOLI - Y. BENARD / FTV

"Je pose une question de fond : pourquoi en sommes-nous arrivés à cette situation, pourquoi sommes-nous prisonniers de la violence ? Sommes-nous habités par la peur ?", a-t-il interrogé devant un parterre d'élus, de membres du clergé et d'acteurs économiques et sociaux réunis au palais des congrès d'Ajaccio.

Si l'homme d'Église considère que "trop de démons du passé nous emprisonnent", il estime que "notre société ne peut pas démissionner face aux menaces d'une vie sociale triste et malheureuse". Et d'ajouter : "Je crois que la Corse a besoin de liberté intérieure et de réconciliation avec son passé et avec son présent pour bâtir un avenir serein".

"L'esprit du 15 décembre"

Refusant le "pessimisme", le cardinal a déclaré que "la Corse est capable de se lever". Pour ce faire, il a fixé "deux priorités dans la mission de l'Église" dans l'île : "la jeunesse et les confréries".

À la fin de son discours, l'évêque de Corse en a appelé à ce qu'il nomme "l'esprit du 15 décembre", en référence au jour de la venue du pape en Corse. "Cet esprit d'accueil pourra être notre mémoire et notre moteur social pour que chaque personne se sente respectée et aimée dans notre terre. [...] Corse, montre ta lumière et brille dans le monde !", a-t-il conclu.

Session antimafia

La question de la violence est au cœur du débat public en ce début d'année en Corse. Dans ses vœux pour 2025, le président de l'Exécutif de Corse Gilles Simeoni avait lui aussi évoqué "la violence multiforme qui meurtrit notre île", fustigeant "le culte des armes, le mythe du voyou, le fléau de la drogue qui gangrènent notre jeunesse".

Dans la foulée, le parti autonomiste Femu a Corsica en avait appelé à un "sursaut collectif" face à un "climat de pression et d’angoisse insupportable". Cet appel avait été entendu par plusieurs personnalités politiques et collectifs anti-mafia insulaires.

Le 27 février prochain, une session de l’Assemblée de Corse sera consacrée à des échanges sur les moyens de lutte contre la mafia.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information