Assassinat de Gilles Saoli à Ajaccio : « Pour condamner, il faut des preuves et dans ce dossier, vous n’en avez aucune »

Au procès de quatre personnes pour l’assassinat de Gilles Saoli, en 2021, devant la cour d’Assises de Corse-du-Sud, les avocats de la défense ont plaidé. Tous ont mis en avant le très jeune âge de leur client au moment des faits.

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« Des gamins », « des enfants », « je me suis cru devant la cour criminelle pour mineurs ». De manière unanime, les cinq avocats de la défense dans le procès de l’assassinat de Gilles Saoli, le 21 février 2021à Ajaccio, ont soulevé la jeunesse des quatre accusés. 

Principal accusé, Kévin Auzeric a 18 ans depuis cinq jours le soir où il tue de trois balles Gilles Saoli, 44 ans. « Cinq fois 24 heures le séparent de comparer devant la cour des mineurs, avec un autre état d’esprit », souligne Me Jean-Pierre Ribaud-Pasqualini, son conseil. L’avocat rappelle qu’au sein de cette juridiction existe « l’excuse de minorité ». 

Ainsi, si les mineurs sont considérés pénalement responsables des crimes ou délits dont ils sont reconnus coupables, ils bénéficient d’une atténuation de responsabilité en raison de leur âge. « Est-ce que pour 18 ans et 5 jours, on ne peut pas imaginer un amortisseur similaire à l’excuse de minorité ? » s’interroge-t-il. 

« Sans les déclarations de Kevin, il n’y a rien »

Également conseil de Kevin Auzeric, Me Celia Marcaggi-Mattei, soulève que sans les aveux de son client, « il n’y a rien ». « Il dit où se trouve l’arme, le nombre de tirs, où il a tiré, où il s’est débarrassé du corps. Il aurait pu raconter une autre histoire, mais il ne l’a pas fait. Sans les déclarations de Kevin Auzeric, on n’aurait peut-être jamais retrouvé le corps de Gilles Saoli », complète-t-elle.

Conseil de Jean-Pascal Mileo accusé d’avoir aidé Kevin Auzeric a transporté le corps de Gilles Saoli jusqu’à la route de Lava dans sa voiture, Me Antoine Vinier-Orsetti soulève une absence « de  son et d’image » et dénonce des « supputations ». « Démontrez-moi qu’il a participé à ça ! Pour condamner il faut des preuves. Un indice plus un indice ne fait pas une preuve. Dans ce dossier vous n’avez aucune preuve. Rien ne peut laisser dire que le corps de Gilles Saoli a été transporté dans le véhicule de Jean-Pascal Mileo», lance-t-il à l’avocate générale. 

Un manque de preuve également retenu par Me Cécilia Guizol, conseil de Marc-Antoine Remiti accusé d’avoir aidé le principal accusé à déplacer le corps. « Il n’y a aucun élément matériel. Lors de la reconstitution des faits, Kevin Auzeric a fait les gestes seul. C’était peut-être difficile, mais ce n’est pas impossible. »

« Tendre la main »

Quant au dernier accusé, Hugo Gris-Thomas, poursuivi pour ne pas avoir dénoncé le crime, son avocat, Me Michal Solinski, argumente que tout au long du soir des faits, son client « n’a pas conscience de ce qui s’est passé. Il n’est pas témoin direct des faits. »

Plus tôt dans la journée, l’avocate générale a réclamé une peine de 25 ans réclusion criminelle assorti de 2/3 de sûreté à l’encontre de Kévin Auzeric, d’un an ferme pour les deux accusés pour modification de la scène de crime et un an avec sursis pour le dernier. Me Jean-Pierre Ribaud-Pasqualini et Me Celia Marcaggi-Mattei ont demandé aux jurés de « tendre la main » à Kevin Auzeric et de le condamner à « une peine juste ». Les trois autres avocats ont demandé aux jurés d'acquitter leur client.

Le verdict est attendu vendredi dans la journée.

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