Dix personnes liées à l'ultradroite soupçonnées de vouloir s'en prendre à des musulmans ont été interpellées ce week-end, lors d'un vaste coup de filet antiterroriste dans plusieurs régions de France, dont la Corse.
En Corse, deux personnes ont été interpellées à Ajaccio. Ces arrestations menées par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont également eu lieu en région parisienne, dans la Vienne et en Charente-Maritime. Une personne serait toujours recherchée, a-t-on précisé de source proche de l'enquête.
L'opération s'est notamment déroulée dans une résidence de la route des Sanguinaires, à Ajaccio. Un homme a été interpellé samedi soir par une vingtaine de policiers du Raid.
Les enquêteurs ont saisi une long carton blanc placé sous scellé. L’individu n'était pas connu du voisinage, dans ce quartier qui compte de nombreuses locations.
Les enquêteurs ont retrouvé des fusils, des pistolets et des grenades artisanales lors des perquisitions, selon des sources proches de l'enquête. Les gardés à vue, parmi lesquels une femme, ont entre 32 et 69 ans.
Ces interpellations ont été menées par des policiers de la DGSI sur commission rogatoire d'un juge antiterroriste, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 14 juin pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Parmi les interpellés figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, selon des sources proches de l'enquête.
Les suspects gravitaient autour d'un mystérieux groupuscule lié à l'ultradroite baptisé "AFO" (Action des Forces Opérationnelles) et dirigé par Guy S. qui "avait la volonté d'en faire un groupe plus dur", a précisé une des sources.
Ils avaient "un projet de passage à l'acte violent, aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane".
Les investigations ont montré que les membres présumés du réseau "s'étaient organisés et structurés pour confectionner et acquérir des armes", selon l'une des sources. Et différentes perquisitions ont établi que certains suspects en possédaient déjà.
L'enquête devra déterminer le degré d'avancement et de maturité du projet. Comme le prévoient les textes en matière de lutte antiterroriste, les gardes à vue peuvent s'étendre jusqu'à 96 heures.