Les proches d'Antoine Pietri, transféré en urgence ce matin à l'hôpital de Bastia suite à des convulsions, ont organisé cet après-midi une conférence de presse devant l'hôpital d'Ajaccio. Ils demandent l'assignation à résidence du jeune homme dans l'attente de son procès.
Antoine Pietri a été transferé à l'hôpital d'Ajaccio ce matin après avoir été victime de convulsions dans sa cellule. Sa famille a tenté de se rendre à son chevet cet après-midi.
Selon ses proches, le jeune homme, en grève de la faim et de la soif depuis mercredi dernier, refuse toujours de s'alimenter.
La famille du détenu n'a pas encore pu lui rendre visite. Mais le chef de détention, présent aux côtés du jeune homme depuis son hospitalisation ce matin, s'est chargé de les renseigner sur son état de santé.
Perfusion
Ils ont tenu un point presse à 15h depuis l'hôpital ce lundi 12 août. Ils étaient soutenus par 5 membres de la ligue des droits de l'homme de Corse, et accompagnés de l'avocate du détenu, maître Anna-Maria Sollacaro.
Antoine Pietri a repris connaissance lors de son transport en ambulance, explique son avocate, et exprimé son refus d'être perfusé. Mais au moment de sa prise en charge, la perfusion a été jugée nécessaire, malgré son opposition, par le personnel soignant.
Si la nouvelle rassure ses proches, ils restent inquiets pour la suite : "Nous savons pertinemment qu’à son retour à la maison d’arrêt, le bras de fer se poursuivra" prédit maître Anna-Maria Sollacaro.
Justice "latente"
Antoine Pietri devrait normalement sortir du centre hospitalier demain matin. Il sera ensuite à nouveau transporté à l'établissement pénitentiaire d'Ajaccio.
Les parents d'Antoine Pietri dénoncent une justice "latente". Ils expliquent avoir cru au système judiciaire, tout comme leur fils, mais sont aujourd'hui "à bout".
Depuis l'ouverture de l'affaire, les proches réclament une assignation à résidence d'Antoine Pietri, plutôt que son maintien en maison d'arrêt dans l'attente de son procès.
"Il ira jusqu'au bout"
Un an et demi après son arrestation et son placement en détention provisoire à l'établissement pénitentiaire d'Ajaccio, Antoine Pietri n'en démort pas : mis en examen pour l'assassinat de Patrick Julien à Soccia, fin 2017, le jeune homme de 28 ans clame haut et fort son innocence.
Désespéré et ayant le sentiment de ne pas être entendu, Antoine Pietri a entamé mercredi dernier une grève de la faim et de la soif.
Le détenu est "déterminé" selon son avocate, maître Anna-Maria Sollacaro : "Il ne s’agit pas d’une posture. Malgré notre volonté de lui faire renoncer à cette décision terrible, il n’a rien voulu entendre. Il ira jusqu’au bout. Il m’a dit très clairement que selon lui, c’était la liberté ou la mort. Pour moi le magistrat instructeur porte la charge de cet état et de cette situation".