Les ambulanciers hospitaliers de Corse-du-Sud ont répondu au mouvement de grève national, ce jeudi 1er juillet. La profession souffre selon eux d'un manque de reconnaissance.
Ambulancier, "un métier formidable" au statut "fort minable". Les banderoles déroulées sur les camions des personnels du Samu 2A donnent de suite la couleur. Lassés de voir leur métier selon eux mal-représenté et considéré, les ambulanciers hospitaliers de Corse-du-Sud entament un mouvement de grève, ce jeudi 1er juillet.
Une action de "communication" plutôt que de blocage, détaille Anaïs Giacomini, ambulancière et militante CFDT, qui s'inscrit dans le cadre d'une protestation nationale. En ligne de mire, les accords du Ségur de la santé conclus le 13 juillet 2020, qui abordent les carrières, métiers et rémunérations des soignants. Problème, ces derniers "oublient" les ambulanciers hospitaliers, pestent les manisfestants.
Acteurs "incontournables de la prise en charge des patients"
Une profession et des acteurs pourtant "incontournables de la prise en charge des patients, aujourd'hui plus que jamais dans la pandémie due au Covid-19", estime le mouvement dans un communiqué.
À ce jour, la profession est ainsi classée dans la filière ouvrière et technique. Un non-sens, selon eux, "comme si [les ambulanciers hospitaliers] étaient des agents sans aucun contact avec les patients !". Plus encore, les personnels refusent la mention du terme "conducteur ambulancier", qui réduit, à leurs yeux, leur rôle à celui "d'un simple chauffeur".
La Corse-du-Sud compte 55 agents ambulanciers hospitaliers, répartis dans les antennes SMUR d'Ajaccio, de Sartène, Porto-Vecchio, Bonifacio, et au sein du service transport de l'hôpital de la miséricorde.
"Suite au Ségur de la santé, des groupes de travail ont été mis en place au niveau des ambulanciers pour réformer notre statut, indique Anaïs Giacomini. Des premiers compte-rendus ont été rendus publics le 15 juin, et à l'heure actuelle, il n'y a pas vraiment d'avancées pour nous. Il y a bien quelques spécificités : nous sommes plus ou moins reconnus comme soignants, et notre formation a été prolongée de cinq semaines. Mais nous ce que nous voulons, ce sont des actions plus fortes."
Les ambulanciers hospitaliers de Corse-du-Sud revendiquent ainsi leur passage en catégorie active, en lien avec "la pénibilité liée à leurs missions" ; la pleine intégration dans la filière soignante, reconnaissant ainsi "leur rôle auprès du patient" ; la suppression du terme "conducteur ambulancier" ; et enfin le passage en catégorie B dans le cadre de la réingénierie de leur diplôme, "faisant écho aux revalorisations salariales des accords Segur de la santé."
"Aujourd'hui, on fait une action de communication plutôt que de blocage, conclut Anaïs Giacomini. Cela fait des années qu'on essaie de faire évoluer le statut d'ambulancier hospitaliers sans être entendus. On a besoin que les choses bougent enfin."