La collectivité de Corse ne devrait finalement pas racheter le « Paglia Orba » et le « Monte d'Oro ». D'après une étude, ces navires seraient trop vieux et trop coûteux à remettre aux normes environnementales. Un vote pour entériner le non-rachat est prévu jeudi à l'Assemblée de Corse.
En février dernier, un cabinet d'expertises conseille à l'Office des Transports de ne pas racheter le « Paglia Orba » et le « Monte d'Oro ». Les deux navires devaient constituer la flotte de la future compagnie régionale.
Selon lui, ils sont trop vieux, et surtout de nouvelles contraintes environnementales rendraient trop chère leur mise aux normes. « Il serait vraiment économiquement dangereux pour la collectivité de Corse de se porter acquéreur de ces navires. Nous allons proposer de renoncer, au vu de ces expertises, à ces acquisitions. Je pense que l’assemblée suivra », explique Vanina Borromei, présidente de l'Office des transports de la Corse.
Le 10 octobre dernier, une enquête du parquet national financier est ouverte, sur le rachat des deux bateaux. Il considère le prix de 10 millions d'euros trop faible. « Je n’ai eu aucun retour et je n’ai jamais été entendue dans ce cadre-là. Ce qui motive vraiment la décision aujourd’hui, c’est cette expertise qui était vraiment attendue, et qui est aujourd’hui irrévocable et très claire », complète la présidente de l’Office des transports de la Corse.
Corse : le projet d'une compagnie régionale maritime prend l'eau
Solutions
Deux solutions s'offrent désormais à la collectivité de Corse : acquérir un autre navire plus propre et plus récent, ou ne pas réaliser d'acquisition et investir davantage dans l'exploitation des ports d'Ajaccio et de Bastia.
Dans la première hypothèse, l'enveloppe de 10 millions d'euros ne suffirait plus. Mais problème, aussi, pour la seconde alternative, car il faudrait revoir le partage de l'exploitation des ports avec les partenaires privés.
Les négociations s'annoncent compliquées. « Il me semble plus opportun d’avoir un poids prégnant dans une direction d’une entreprise plutôt que d’avoir des coques qui seraient aujourd’hui en fin de vie », estime Alain Mosconi, délégué syndical STC Marin Corsica Linea.
Cette renonciation au rachat des navires, torpille-t-elle le projet de future compagnie régionale ? Début de réponse dans l'hémicycle, ou l'affaire risque de faire des vagues.