Gilles Simeoni a été élu jeudi 17 décembre président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse. Invité de Cuntrastu, le dirigeant autonomiste s'est voulu rassurant à l'adresse du gouvernement, répétant que "l'indépendance de la Corse n'[était] pas à l'ordre du jour".
Gilles Simeoni président de l'exécutif de Corse... par France3CorseViaStella"La lucidité politique et l'honnêteté intellectuelle commande de dire clairement que de nombreux hommes et femmes qui ont voté pour la liste Per a Corsica dimanche dernier ne partagent pas nécessairement la totalité de nos convictions et de nos engagements", a déclaré Gilles Simeoni dans son discours d'installation.
"Leur soutien et leur confiance n'en n'ont que plus de prix. Ils nous confortent dans notre certitude que la victoire du dimanche 13 décembre ne peut pas être celle d'un camp sur un autre, ne peut pas être celle de 36% du corps électoral contre les 64% restants".
"Cette victoire est et doit devenir chaque jour un peu plus à partir d'aujourd'hui, la victoire de la Corse et de l'ensemble des Corses (…). Refuser les logiques d'assistance, de clientélisme, de collusion, nous engager ensemble pour la démocratie, la transparence et la construction d'une société corse développée, juste et solidaire. C'est à cette condition que nous serons les uns et les autres à la hauteur des espérances et des enjeux".
"L'indépendance ne fait pas partie du contrat de mandature, n'est pas à l'ordre du jour pour les années à venir. Et je considère qu'il n'y a rien de choquant à ce qu'un élu de la Corse s'exprime en langue corse à l'Assemblée de Corse", en référence au discours d'installation prononcé part l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni élu jeudi président de l'Assemblée de Corse.
"Il y a des peurs ou des inquiétudes à dissiper (…). Au sein de Per a Corsica, il y a un mouvement qui est favorable à l'autonomie, il y en a un autre qui est favorable à l'indépendance. Ce sont des options qui seront débattues dans le cadre du débat public dans les années à venir et ce sont les Corses qui trancheront".
"Si les Corses veulent l'indépendance personne ne pourra les empêcher de la prendre. En sens inverse, si les Corses n'en veulent pas, personne n'a la prétention de leur imposer."
C'est la première fois, depuis l'octroi d'un statut particulier à la Corse en 1982 et la création de l'Assemblée de Corse, que les nationalistes dirigent les institutions insulaires. Le mandat des nouveaux élus ne court toutefois que pour deux ans: de nouvelles élections seront organisées en 2018 avec l'instauration d'une collectivité unique et la suppression des départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse.