Le climat se tend entre le syndicat de valorisation des déchets de la Corse (Syvadec) et le collectif anti mafia Massimu Susini. Depuis plusieurs jours, les deux organismes s'attaquent à coups de communiqués. Le Syvadec réfléchit à des poursuites pour diffamation.
Des poursuites en diffamation. C'est ce qu'envisage le Syvadec (syndicat de valorisation des déchets de la Corse) d'engager à l'encontre du collectif anti mafia Massimu Susini.
Ainsi, dans un communiqué en date du 17 décembre, le Syvadec reproche à l'organisation "[des] allégations portées à l’encontre de ses agents, de son président et de ses élus inadmissibles et intolérables."
Les propos dénoncés par l'organisme de gestion des déchets ont été publiés dans un communiqué du collectif Massimu Susini, quelques jours plus tôt, le 11 décembre. Dans le document, il pointe notamment du doigt "une facture qui ne cesse de grimper pour les contribuables corses. Selon l'ADEME, le coût en Corse est 2.5 fois supérieur à la moyenne nationale et 65 % plus élevé que les collectivités situées en secteur touristique."
Selon le collectif, cette facture élevée s'explique par trois facteurs : "un prix du traitement très haut, une crise de l'enfouissement par rareté des sites et par des dossiers pré mâchés par les entreprises et bureaux d'études directement intéressés à la construction et à l'exploitation d'équipement."
Répondre à huit questions
Dans un développement de huit pages, le collectif anti mafia Massimu Susini reproche notamment au Syvadec : "une concentration évidente dans l'immense majorité des marchés publics dans les mains d'un nombre très réduits d'acteurs" et de "gonfler artificiellement le coût des déchets" en organisant un "nombre de rotation important avec des volumes de déchets très faibles." Et regrette "l'opacité sur les marchés publics de la communauté d'agglomération du pays ajaccien (Capa) et de la communauté d'agglomération de Bastia (Cab)." Il réclame, dans le même temps, à l'organisme de gestion des déchets en Corse de répondre à huit questions concernant un projet d'usine dans le Grand Bastia.
Prenant acte de la volonté du Syvadec d'entamer une procédure pour diffamation, le collectif anti mafi Massimu Susinu soutient, dans un communiqué diffusé le 19 décembre, "n'avoir porté aucune attaque personnelle." Il s'interroge : "puisque le débat sur la politique des déchets, que nous appelons de nos vœux, n'intéresse pas le Syvadec, peut-être pourra-t-il se tenir devant une instance judiciaire ? Puisqu'il ne daigne pas répondre aux huit questions que nous lui posons, et qui n'ont strictement rien de diffamatoire, peut-être voudra-t-il le faire devant la justice ?"
Le collectif indique attendre "sereinement, la convocation devant la justice pour enfin débattre de ce problème face à face." De son côté, le Syvadec souligne : "Désormais, tout propos à caractère diffamatoire ou calomnieux fera systématiquement l’objet de poursuites."