À l'appel de plusieurs syndicats, un mouvement social national a lieu ce jeudi 29 septembre. Dans l'île, plusieurs actions ont été menées pour demander notamment la revalorisation des salaires.
Une hausse des salaires et des retraites face à l'inflation. C'est ce que réclament les syndicats (CGT, FSU, Solidaires...) qui ont appelé à une grève générale nationale ce jeudi 29 septembre.
Une mobilisation qui intervient trois jours après la présentation du projet de loi de finances pour 2023 et l'annonce d'un nouveau cycle de concertations autour de la réforme des retraites.
À l'instar du Continent, plusieurs mobilisations se déroulent depuis ce matin dans l'île. Des actions de débrayage ont également eu lieu dans différentes entreprises.
Dès 6 heures, à Ajaccio, l'accès à la centrale thermique du Vazzio a été bloqué par une cinquantaine d'adhérents de la CGT Energie.
"Cette opération s’inscrit dans un cadre national sur la défense du pouvoir d’achat compte tenu du fait qu’une inflation galopante touche tous les salariés, que ce soit dans le corps de l’énergie et dans celui du privé", indique Xavier Nesa, secrétaire général de la CGT Energie.
Pour le syndicat, cette journée d'action est aussi l'occasion de mettre l'accent sur "la construction de la centrale du Ricanto, la pérennité des emplois en région ajaccienne et le renouvellement des concessions gaz à Ajaccio et Bastia".
Rassemblements à Bastia et Ajaccio
Dans la matinée, une mobilisation a également eu lieu à la Poste d'Ajaccio. Idem à Bastia où un rassemblement s'est déroulé devant le bureau de l'avenue Maréchal Sebastiani.
Dans la foulée, les syndicats CGT, FSU, Solidaires et des militants du Parti Communiste ont défilé du Palais de justice à la préfecture de Haute-Corse. Des retraités ont également participé au rassemblement qui a réuni 200 personnes environ.
"Aujourd'hui, l'inflation est deux fois plus élevée que ce que le Gouvernement a bien voulu accorder en termes d'augmentation, aussi bien pour les travailleurs que pour les retraités, explique Michel Stefani, secrétaire régional du PCF, présent devant la préfecture. Nous demandons à ce que les salaires et les pensions augmentent. Nous nous battons également contre la casse du service public, en particulier dans la santé et à l'hôpital avec les fermetures de lits. Emmanuel Macron a supprimé plus de 20.000 lits dans les hôpitaux en 5 ans."
Dans le cortège, il est aussi question du salaire des enseignants. "Le point d'indice a été revalorisé de 3,5% le 1er juillet mais, sur le second semestre, on ne parle pas de revalorisation alors que l'inflation est galopante et qu'on sera autour des 7%, pointe de son côté Fabien Mineo, secrétaire départemental du SNUipp-FSU en Haute-Corse. Un enseignant qui débute a une grille de salaire de 1450 euros. À la FSU, nous réclamons 300 euros d'augmentation. C'est le minimum que l'on puisse faire face à une crise bien plus importante que celle des gilets jaunes."
Au sujet de l'annonce du ministre de l'Éducation nationale sur un salaire de départ de 2000 euros net par mois pour tous les professeurs, Fabien Mineo répond : "cette annonce n'est que pour 2023. En attendant, je ne peux parler que de ce que je vois : un salaire net de 1450 euros pour quelqu'un qui a fait 5 ans d'études et passé un concours. Et en plus de cela, on envoie les titulaires qui ont eu le concours à Créteil. On sait que ça vient du ministère et pas du rectorat. il est temps que cela aussi cesse. L'exil pour les jeunes Corses qui ont passé un concours doit s'arrêter."
Il y a aussi les annonces sur la réforme de l'assurance chômage qui va être encore plus contraignante pour les personnes privées d'emploi.
Patrice BossartSecrétaire régional de la CGT Corse-du-Sud.
Outre la question des salaires, de l'emploi et du pouvoir d'achat, le coût de l'énergie préoccupe également les manifestants : "Il va encore exploser dans les mois à venir avec la fin du bouclier énergétique mis en place par le gouvernement, souligne Patrice Bossart, secrétaire général de la CGT Corse-du-Sud. Ensuite, il y a aussi les annonces sur la réforme de l'assurance chômage qui va être encore plus contraignante pour les personnes privées d'emploi. Enfin, il y a bien entendu la contre-réforme des retraites qui va être engagée par le gouvernement. Le sujet devrait animer toutes les semaines à venir."
En fin de journée, un rassemblement s'est déroulé à Ajaccio. Parti de la gare à 17h30 en direction de la préfecture, le cortège a rassemblé une centaine de personnes.