Intempéries : « les cours d’eau ne sont pas nettoyés », estiment des agriculteurs

Intervenants : Christophe Ferrandis, viticulteur à Poghju d'Oletta (AOC Patrimoniu) // Alain Pruneta, éleveur bovin à Saint-Florent // Jean-Marc Venturi, président délégué de la chambre d'agriculture de Haute-Corse

En Haute-Corse, environ 200 agriculteurs ont été victimes des intempéries de jeudi dernier. Ils vont probablement être indemnisés. Mais ils veulent avant tout éviter d’être à nouveau sinistrés.


"Comment on traite nos rivières"

Christophe Ferrandis fait du vin bio dans la plaine de Poggio-d'Oletta (AOC Patrimoniu). Il vient de perdre 1,5 hectares de vignes, 15% de son exploitation, dans les dernières inondations.

« Le Poghju, quand il est sorti, a arraché un olivier de 400 ans. Ca faisait 400 ans que ça ne s’était pas passé, témoigne-t-il. Peut-être qu’il faut faire attention aujourd’hui comment on traite nos rivières, comment on les maltraite et comment on les non-traite. »

Depuis deux à trois semaines l’équipe de Christophe Ferrandis travaillait dans le lit de la rivière, coupait les arbres en travers, débroussaillait. « Ça n'a pas suffit », regrette l’agriculteur.

Nettoyer les cours d'eau

Juste à côté, un éleveur bovin a vu abattre ses enclos par les flots. Ce n’est que matériel, dit-il mais en 31 ans de métier il n’avait jamais vu une telle crue : « Ça va revenir, estime-t-il, D’ici 3 à 5 ans». Sa triste prémonition, il l'a fait à partir du même constat : « Les cours d’eau ne sont pas nettoyés ».

A la Chambre d’agriculture de Haute-Corse, les témoignages affluent et les dossiers se constituent. Apiculteurs, viticulteurs, maraîchers, éleveurs, etc. Dans 42 communes du département, tous les secteurs sont touchés. "Nous pensons que nous allons arriver à 200 dossiers", estime Jean-Marc Venturi, président délégué de la chambre d'agriculture de Haute-Corse

L’Etat pourrait accélérer les procédures d’indemnisation mais pour prévenir de prochaines crues, les agriculteurs agiront seuls s’il le faut.

"Ça va revenir"

« Je vais le replanter, c’est pas ça qui m’arrête. Mais ce que je vais faire en premier c’est redonner un sens à cette rivière. Des vignes ici il y en aura un jour, je peux vous l’assurer. »

Pour y croire les agriculteurs ont bien l’intention de travailler sur ces cours d’eau, que l’Etat les aide, ou pas.
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