Le procès en appel de Kévin Auzéric se tient à la cour d’Assises de Bastia depuis le 31 janvier dernier. L’homme de 22 ans avait été condamné en première instance à 25 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de Gilles Saoli il y a quatre ans à Ajaccio. Ce lundi 3 février, la cour s'est penchée sur la personnalité de la victime avant de revenir sur le déroulé de la soirée et des jours suivants.
Ce lundi 3 février, ce sont les quatre coaccusés, condamnés en première instance, qui ont témoigné - deux en visioconférence, deux à la barre - en tant que témoins devant la cour d'assises de Haute-Corse où se déroule le procès en appel de Kévin Auzeric. Ce dernier est le seul à avoir contesté le verdict d'octobre 2023 à Ajaccio. Depuis le 31 janvier, il est donc de nouveau jugé à Bastia, étant accusé d'avoir tué par balles Gilles Saoli en 2021 à Ajaccio.
Face aux questions des avocats et des magistrats, les quatre hommes - qui n'ont pas fait appel du verdict de première instance - répondent de façon plus ou moins précise et renvoient souvent à leur déposition de l’époque.
Tous gardent des souvenirs assez flous de cette soirée du 21 février 2021 au cours de laquelle l’accusé principal, Kévin Auzéric, a tué Gilles Saoli de trois balles. Aucun d’eux n’a assisté à l’homicide mais tous étaient présents avant les faits, lorsque l’accusé et la victime se sont disputés.
Ils racontent l’épisode de violence qui a suivi et puis le retour au calme. Ils décrivent surtout l’après, ce moment où Kévin Auzeric les a rejoints au restaurant pour leur dire qu’il avait tué Gilles Saoli. Ils ont continué la soirée ensemble, l’un d’eux l’a accompagné pour vérifier si la victime était bien morte, un autre l’a aidé à se débarrasser du cadavre. Aucun n’a rien dit.
Le profil similaire de l’accusé et de la victime
Pourtant, certains n’avaient rencontré l’accusé que quelques jours avant. Sur les quatre, un seul le connaissait depuis plusieurs mois. C’est lui qui l’a présenté aux autres pour qu’ils “touchent” chez lui, comprendre pour qu’ils lui achètent de la drogue, car l’accusé vivait de la vente de stupéfiants.
Le jour des faits, il venait à peine de fêter ses 18 ans. Sur les photos de la scène de crime diffusées à l’audience, ce lundi 3 février, les ballons de sa fête d’anniversaire sont encore accrochés au mur.
18 ans et déjà plusieurs condamnations à son actif, une vie cabossée, et un profil similaire à celui de sa victime, Gilles Saoli. Lui aussi était tombé très jeune dans la drogue et avait été condamné à l’âge de 19 ans. Un engrenage de condamnations pour violence et stupéfiants duquel il ne sortira jamais.
Pourtant, dans la matinée, les parties civiles voulaient se rappeler de l’autre Gilles. Celui qu’elles ont connu et aimé, un hypersensible devenu écorché selon sa mère. Pour elle, ce deuxième procès est une épreuve.
En première instance, Kévin Auzeric avait été condamné à 25 ans de réclusion criminelle.