Depuis lundi 30 août, les salariés des lieux accueillant du public sont tenus de présenter un pass sanitaire. Cette nouvelle contrainte concerne de nombreux secteurs d’activité comme les lieux de loisirs et de culture, les cafés et restaurants ou encore les employés des grands centres commerciaux.
"On se dit bonjour, et on se contrôle le pass sanitaire." Au musée de Bastia, c’est le nouveau rituel des salariés depuis ce matin. Après la mise en place du pass sanitaire obligatoire le 21 juillet dernier au palais des gouverneurs, quatre employés ont été désignés comme "référent pass sanitaire".
Le personnel ne s’est pas du tout montré réticent.
Mais à partir de ce lundi, ils sont également chargés de contrôler le sésame de leurs collègues de travail : "Ce matin, juste avant d’accueillir les visiteurs, j’ai vérifié celui de mes collègues avec l’application. Cela s’est fait simplement. Le personnel ne s’est pas du tout montré réticent", explique Stéphane Ciavatti, le gardien en chef habilité à contrôler le pass sanitaire.
En attendant le retour de congés de certains employés, l’ensemble des agents titulaires présents est vacciné. Si certains le sont depuis le début de la campagne, d’autres ont anticipé la mise en place du pass sanitaire obligatoire pour les salariés des lieux de cultures et de loisirs.
Ce matin, Sylvain Gregori, le directeur du musée a rencontré une seule difficulté : "Les deux saisonniers sont venus travailler ce matin mais n’avaient pas de pass sanitaire valide. Mais leur contrat se terminait aujourd’hui alors je les ai simplement renvoyés chez eux." Malgré cet accroc, cette première matinée s’est bien déroulée et vient seulement ajouter une dizaine de contrôles à la centaine de visiteurs enregistrés par le musée chaque jour.
Un test tous les 3 jours obligatoire pour continuer d’être payé
Au-delà des lieux de culture et de loisirs soumis à cette nouvelle contrainte, c’est également les salariés des lieux de convivialité qui sont concernés. Depuis ce matin, les employés des discothèques, bars, restaurants et autres établissements doivent eux aussi présenter un schéma de vaccination complet, un test négatif à la Covid-19 de moins de 72 heures ou un certificat de rétablissement de la Covid-19 de moins de six mois.
Dans la brasserie « l’Impériale » située sur la place Saint-Nicolas, les consignes du gouvernement sont appliquées à la lettre. Ce matin, Ronald Steinmetz a adopté le nouveau réflexe : un contrôle du QR code de ses salariés. "Même si c’est contraignant, on est obligé de se plier à la règle. Et d’un autre côté, on demande le pass aux clients donc on comprend que nous, les salariés, nous devons en avoir un en règle" confie le propriétaire de la brasserie.
Dans son restaurant, près de 85% des employés sont vaccinés. Mais pour les deux serveurs non-vaccinés, ces nouvelles mesures ne sont pas sans conséquences. Pour continuer de travailler, Marco Leitao, un des deux serveurs en question, va devoir multiplier les allers retours en pharmacie ou en laboratoire pour attester un test négatif à la Covid-19.
C’est très contraignant mais vital car je ne peux pas me permettre d’avoir une suspension de salaire.
Son dernier test est valable jusqu’à ce soir, il doit retourner se faire dépister contre la Covid-19 pendant sa pause de l’après-midi. "Par choix personnel, je ne veux pas me faire vacciner alors je dois sans cesse anticiper les tests antigéniques ou PCR. C’est très contraignant mais vital car je ne peux pas me permettre d’avoir une suspension de salaire."
A partir d‘aujourd’hui, dans les établissements concernés, ne pas présenter un pass sanitaire valide peut être sanctionné. Si l’hypothèse d’un licenciement a finalement été écartée pour l’instant, une suspension d’activité est à l’ordre du jour. Aucun salaire ne sera alors perçu par l’employé jusqu’à ce qu’il présente le sésame exigé jusqu’au 15 novembre minimum.