Une partie de la Haute-Corse avait été ravagée par les crues en novembre 2016. L'une de nos équipes s'est rendue à Borgo, où plusieurs familles du lotissement Umbrione sont toujours privées de leurs habitations. La-bas, les riverains ont alerté les élus sans toutefois trouver de réponses concrètes.
Quatre mois après les intempéries du 24 novembre, tout est resté en l'état. Stéphane Ruspini est chaque fois bouleversé lorsqu'il revient sur les lieux de son ancienne maison. Impossible pour lui d'oublier le jour de l'alerte rouge.
De mémoire d'homme, on n’avait jamais vu autant d'eau et de boue. Les sept familles du lotissement Umbrione, à Borgo au sud de Bastia, n'ont plus l'autorisation de vivre chez elles depuis les coulées de boue. Le site est toujours considéré comme dangereux en raison de la proximité d'une rivière.
"Nous avons été, pour certains, obligés de nous reloger par nos propres moyens, souligne Stéphane Ruspini. D'autres n'en n'ont pas les moyens donc on fait appel à la famille tout simplement. Les conditions de ce fait-là sont très difficiles à vivre. Traumatisante même."
Une zone en limite de zone inondable
Un document des services de l'Etat montre en effet que leur lotissement se situe à la limite de la zone rouge du plan de prévention des risques inondations, le PPRI. De son côté, la mairie de Borgo, par le biais de son avocat, récuse toutes responsabilités dans l'attribution des permis de construire."Si le PPRI dit qu'une zone n'est pas inondable, la commune n'a pas de raison de penser que les services compétents se sont trompés et de modifier son plan local d'urbanisme de sa propre initiative. Je pense que c'est ce qu'il s'est passé dans cette affaire," observe Me Jean-Paul Éon, avocat de la ville de Borgo.
De leur côté, les services de l'État pensent activer les fonds Barnier. Des crédits qu'il faut toujours honorer, plus des nouveaux loyers, les résidents de ces villas ont constitué une association pour défendre leurs intérêts.