C’est sur les bords de la retenue d’Alzitone près d’Aghione en plaine orientale qu’Antoine Orsini, hydrobiologiste, et Benoît Rittaud, mathématicien climato-réaliste, ont pu débattre des changements climatiques.
L’occasion de faire valoir des points de vue différents.
Quel est l’impact de l’Homme sur le réchauffement climatique ?
A cette question, les avis divergent.
Pour Antoine Orsini, l’effet du réchauffement sur les changements climatiques est clair.
En revanche, la main de l’homme n’en serait que peu ou pas responsable, pour Benoit Rittaud qui se définit comme « climato-réaliste ».
« Le climat n’a pas pour fonction d’être constant. On parle beaucoup de dérèglement climatique mais on n’a jamais vu un règlement climatique qui dirait qu’en un endroit donné rien ne devrait changer et tout devrait toujours être la même chose. »
« Entre 2050 et 2100, la Corse aura le climat de Tunis actuel »
Les chiffres sont accablants pour le scientifique cortenais.
« La température a augmenté en 70 ans. En Corse, en 50 ans nous avons pris 1,5 degré en bordure de mer 2,2 de degrés à 600 mètres. Entre 2050 et 2100, la Corse aura le climat de Tunis actuel. »
Le mathématicien Benoît Ritteau ne fait pas la même analyse.
« Le monde en général s’est un peu plus réchauffé en un siècle. Mais le fait est qu’il s’agit de variations relativement petites et que l’on a peu de moyens de comparaison sur des périodes un petit peu plus longues. »
Pour Antoine Orsini, les analyses scientifiques montrent la corrélation entre la courbe des gaz à effet de serre et celle du réchauffement climatique.
« C’est une donnée qui n’est pas discutée au niveau mondial. » ajoute l’hydrobiologiste, maître de conférences à l’Université de Corse.
« La corrélation est très mauvaise, il ne suffit pas d’avoir deux courbes qui montent pour qu’il y ait corrélation. Mais je n’ai pas de boule de cristal » rétorque pour sa part, Benoît Ritteau.
« Le réchauffement climatique est un business qui se compte en centaines de milliards d’euros »
Pour Benoît Ritteau, c’est avant tout l’argent qui gravite autour du réchauffement climatique.
« On a toujours l’impression qu’il y aurait une sorte de David contre Goliath et il y aurait les gentils qui voudraient sauver qui seraient tout petits face aux énormes pétroliers alors que quand on regarde la réalité, il y a beaucoup plus d’argent dans un sens que dans l’autre et ce sens n’est certainement pas celui du climato-réaliste. »
Antoine Orsini préfère de son côté mettre en avant l’aspect santé en lien avec le réchauffement climatique.
« Quand on voit les gaz à effet de serre, les problèmes de pollution dans les villes, aujourd’hui il y a de plus en plus de pathologies liées au réchauffement climatique. Ca va coûter d’un point de vue médical. »
Benoît Ritteau émet tout de même quelques nuances.
« On ne doit pas confondre le CO2 et la pollution. Je ne suis pas contre lutter contre la pollution mais il faut que l’on dirige bien nos efforts. »
Enfin le dernier mot sera pour Antoine Orsini, qui dit rêver de « gilets verts ».