Deux surveillants du centre pénitentiaire de Borgo en Haute-Corse ont été agressés et sérieusement blessés vendredi matin par des détenus.
Dans des circonstances encore floues, l'agression s'est déroulé peu avant 9h30 dans un bureau de l'administration pénitentiaire.
Les deux gardiens ont été blessés à l'arme blanche, par un détenu signalé pour radicalisation, peut-être aidé par des complices. Lors des faits, l'agresseur a crié plusieurs "Allah akbar", a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.
Les deux surveillants, dont l'un a été plus gravement touché à la gorge, ont été pris en charge par les pompiers et une équipe du SAMU et évacués vers l'hôpital de Bastia. Leur pronostic vital ne serait pas engagé.
"L'agression s'est déroulée très rapidement. Les deux gardiens ont été attaqués avec un objet pointu qui pourrait être une arme de fabrication artisanale", a déclaré Maxime Coustie, délégué syndical Ufap-Unsa Justice.
L'auteur des faits s'est ensuite retranché dans sa cellule avec trois co-détenus présumés complices avant d'être interpellés. Parmi les quatre personnes interpellées, l'une "est à l'origine des faits", les trois autres sont "susceptibles de l'avoir aidée dans la commission des faits".
Une enquête pour "tentative d'homicide" a été ouverte, a annoncé la procureure de la République de Bastia Caroline Tharot.
Des soupçons de radicalisation
Le détenu, identifié par les caméras de surveillance, faisait l'objet d'une fiche signalétique pour des "risques liés à la sécurité pour l'établissement" et pour "des soupçons de radicalisation", confirmés par des écoutes téléphoniques. Une enquête avait été ouverte.L'homme, sédentarisé en Corse du Sud, purgeait une peine pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il avait été condamné en appel en novembre 2015 à huit ans de prison.
"Depuis 15 jours, les observations se sont accumulées sur ce détenu qui devait faire aujourd'hui l'objet d'un placement en quartier d'isolement en raison de sa dangerosité", a indiqué Maxime Coustie.
Une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Bastia, confiée à la section de recherche de la gendarmerie.
Cette agression intervient alors que l'Ufap-Unsa Justice et la CGT-Pénitentiaire ont appelé jeudi à la poursuite du mouvement de blocage des établissements vendredi, dans l'attente d'un arbitrage gouvernemental sur les revendications pour plus de sécurité après une série d'agressions.