Journée des femmes à Bastia : l'un des conférenciers contraint de se retirer après une polémique sur les réseaux sociaux

Eugène Gherardi, l'un des trois conférenciers programmés par la Communauté d'Agglomération de Bastia, a annulé son intervention, pressé par certains internautes. La raison de leur mécontentement : trop d'hommes pour parler des femmes. 

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"J'ai été particulièrement choqué, reconnaît Eugène Gherardi, professeur à l'université de Corse. J'ai les nerfs suffisamment solides pour résister à quelques commentaires sur les réseaux sociaux. Mais ce qui m'a beaucoup gêné, c'est la manière dont cela s'est fait".

Un programme constesté

Le 3 mars dernier, la Communauté d'Agglomération de Bastia poste sur Facebook et Twitter l'affiche de la série de conférences qu'elle organise à l'occasion de la journée des droits de la femmes, le 8 mars. Au programme, trois conférences qui s'étalent sur une semaine. 

Parce que le 8 Mars est la journée Internationale des Droits des Femmes et que la Cumunità d'Agglumerazione di Bastia a...

Publiée par Cumunità d'Agglumerazione di Bastia sur Mercredi 3 mars 2021

C'est Eugène Gherardi qui doit inaugurer le cycle, avec une intervention intitulée "Femmes corses, les grandes oubliées de l'Histoire". 
"J'avais été contacté au mois de décembre par la CAB, et j'étais plutôt réticent, en raison d'un agenda particulièrement chargé. Mais j'ai fini par accepter. J'étais loin d'imaginer les réactions que tout cela susciterait". 

Très vite, en réaction au post de la CAB, les commentaires sarcastiques affluent. Certains internautes soulignent l'ironie de conférences sur les femmes faites par des hommes. 

"Les critiques sont venues de personnes se dissimulant derrière l'anonymat, mais également de personnalités ayant pignon sur rue, déplore Eugène Gherardi. Mais il n'y a pas que les réseaux sociaux. J'ai également reçu de nombreux SMS".

Une polémique stérile et absurde.

Eugène Gherardi

Eugène Gherardi décide alors que se retirer de l'affiche, et d'annuler sa conférence, la veille de l'événement. "Il n'était pas question pour moi de prendre la place d'une femme, j'ai juste répondu à une sollicitation de la CAB. Lorsque j'ai donné mon accord je n'avais pas connaissance du programme. Je l'ai découvert en même temps que le public. Alors, tandis que cela montait en pression, j'ai préféré me retirer. De toute manière dans ce genre de situation, on devient vite inaudible, peu importent les explications que l'on apporte. On ne fait qu'alimenter une polémique stérile et absurde".

Louis Pozzo di Borgo tient des propos similiaires. Le président de la Communauté d'agglomération ne désire pas rentrer dans un débat sur la question : "Ces polémiques n'ont pas lieu d'être. Je laisserai les responsables de ces propos, que je qualifierais d'extrêmes, assumer leurs reponsabilités". 

Un homme pour un autre

La CAB a trouvé dans l'urgence quelqu'un pour remplacer Eugène Gherardi. C'est Jean-Michel Pedinielli, du laboratoire de la mixité professionnelle, qui afinalement donné une conférence au sujet du sexisme dans les territoires.

Un autre homme. 

Une modification de programme qui a peu de chance d'apaiser les mécontent(e)s....

 

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