La cour d’assises de Haute-Corse a rendu son verdict : pour avoir violemment agressé et provoqué une infirmité permanente à son ex-amante, en avril 2021, Pierre-Paul Angelini est condamné à 8 ans de réclusion criminelle, assortis de 5 ans d’interdiction de séjour en Corse.
Le verdict est tombé après quatre heures de délibérations. La cour d’assises et le jury ont reconnu Pierre-Paul Angelini coupable d’avoir volontairement commis des violences sur S.G, son ex-amante, le 10 avril 2021. Des violences qui ont donné lieu pour cette dernière à une infirmité permanente, et commises avec une arme, plus précisément un coup donné avec un marteau.
Pierre-Paul Angelini est condamné à 10 ans de réclusion criminelle, assortis à une interdiction de séjour en Corse de 5 ans, une interdiction de détention et port d’arme de 10 ans, et une mesure d’inéligibilité de 5 ans.
La cour d’assises, pour porter son jugement, a ainsi estimé que la présentation des faits par le mis en cause, à savoir une blessure au caractère non-volontaire, ne correspond pas à la répétitivité ni à la violence du coup, le tout de la part d’un individu « porté sur la violence », dans un contexte de rancœur, marqué par l’annonce d’une rupture définitive.
La personnalité perturbée et inquiétante de l’auteur, ainsi que le fait qu’il ne semble pas avoir pris conscience de la gravité de son acte et continue à se présenter comme une victime, ont également été soulignés, bien qu’il ait été tenu compte de son histoire familiale difficile. Enfin, le risque pour la victime, au vu de menaces qui ont pu être proférées à son égard, a motivé la décision d’une interdiction de séjour dans les deux départements de Corse.
Rappel des faits
Les faits remontent au 10 avril 2021 : Pierre-Paul Angelini blesse brutalement son ex-amante, S.G, lors d’une dispute tenue dans l’habitacle d’une voiture, puis en extérieur notamment au moyen d’un marteau, alors que tous deux s’étaient donné rendez-vous à la Carbonite, à Bastia.
Le procès, tenu sur trois jours, devait notamment s’intéresser au caractère volontaire – ou non - du coup de marteau qui a mené à l’amputation du doigt de S.G ; Pierre-Paul Angelini niant depuis les premières auditions avoir prévu de faire du mal à la victime, cette dernière, ses avocates, et la représentante du ministère public, estimant qu’il s’agissait d’une opportunité pour lui nuire, au regard de sa profession de kinésithérapeute.
Les débats se sont finalement plus concentrés sur la relation entre les deux ex-amants, qualifiée tour à tour de principalement sexuelle, amoureuse, marquée par l’emprise et la manipulation, ou réciproquement toxique.
L’avocate générale, Stéphanie Pradelle, avait requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle, assortie de 10 ans d’interdiction de séjour en Corse.
Pierre-Paul Angelini a dix jours pour faire appel. Mes Anna-Livia Guerrini et Antoine Giudici, ses conseils, indiquent s’en réserver la possibilité.