Le tribunal administratif de Bastia a annulé jeudi la décision du directeur interrégional des services pénitentiaires de Marseille de retirer son agrément en qualité d’aumônier des prisons de culte musulman, à un imam fiché S.
Le tribunal a considéré que les faits reprochés à cet imam, "tant dans le cadre de son intervention en qualité d’aumônier que dans le cadre de son intervention à l’extérieur des établissements pénitentiaires, ne présentaient pas un caractère de gravité suffisant".
Pour fonder sa décision, le tribunal a estimé que le ministre de la justice ne produisait aucun élément de nature à démontrer la réalité des faits reprochés.
Le religieux, qui intervenait à la prison de Borgo, avait fait l'objet d'une fiche S, un document établi par les services de renseignement pour surveiller les individus susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l'Etat.
Lors d’une réunion publique tenue dans l’école les jardins de l’empereur à Ajaccio au printemps 2016, il lui était notamment reproché d’avoir refusé, de serrer la main à des femmes présentes ce jour-là, ce qu’il n’avait pas contesté.
L’administration pénitentiaire faisait également état d'une "note blanche" du ministère de l’intérieur, selon laquelle "un changement d’attitude et de comportement" avaient été relevés.
Des éléments que le tribunal administratif de Bastia a jugé "pas suffisamment précis", demandant au ministre de la justice de réexaminer la situation du religieux.