L’ancienne usine d’amiante de Canari doit être en partie démolie dans les prochains mois pour assurer la mise en sécurité du site. L’ADEME a sélectionné le 12 décembre 2024 un groupement d’entreprises, piloté par CARDEM pour s’occuper de ces travaux. Ils doivent commencer en octobre 2025.
L’usine d’amiante de Canari, installée sur la façade ouest du Cap Corse, a fermé il y a 60 ans. L’une des étapes les plus importantes a été entérinée ce 12 décembre 2024. L'ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a retenu l'offre présentée par un groupement piloté par l'entreprise CARDEM pour un montant de 6,9 millions d’euros.
Ce dernier sera chargé des travaux de la démolition d’une partie du site qui devrait débuter en octobre 2025 et se terminer en mai 2026. Une partie importante des prestations (15 %) sera confiée à des entreprises corses, contribuant ainsi au tissu économique local.
Des mesures pour garantir la sécurité des riverains
Le site de la Société Minière de l'Amiante (SMA), qui n'est plus exploité depuis 1965, présente des risques liés aux mouvements de terrain, aux glissements de versants et à la dégradation des structures restantes. L’ADEME a donc pris en charge une série de travaux de sécurisation pour prévenir ces dangers.
En septembre 2022, par un arrêté préfectoral, l’ADEME a été chargée de la démolition des trois bâtiments industriels restants sur le site. Ces bâtiments, dans un état de détérioration avancée, ne peuvent être consolidés, et leur démolition est essentielle pour éviter tout risque d'éboulement, notamment au niveau de la route RT80.
Pierre Vignaud, chargé du projet pour l’ADEME, tient néanmoins à rappeler que : “le site restera toujours dangereux, il restera fermé au public et sera suivi et accompagné". Il insiste également sur le fait que l’objectif n'est pas de "retrouver le terrain tel qu’il était avant, mais de maîtriser le risque, surtout en raison de la proximité de la route".
Une surveillance accrue tout au long de la démolition
Un suivi de niveau d’empoussièrement sera effectué dans les zones habitées les plus proches et sur la RT80 pendant un an avant les travaux, au cours de la démolition et encore un an après la fin des travaux.
Les premiers résultats, obtenus fin novembre 2024, après dix semaines de suivi et 90 prélèvements, ont montré que seules deux valeurs non nulles ont été relevées, avec respectivement 0,5 et 1 fibre/litre d’air. Ces valeurs restent largement inférieures au seuil de 5 fibres/litre d’air prévu par le Code de la santé publique, garantissant ainsi que le risque d'exposition à l'amiante reste sous contrôle.
La démolition des bâtiments de l'usine d’amiante marque une avancée importante dans la sécurisation du site, mais le suivi et la vigilance resteront essentiels pour garantir la sécurité des habitants et préserver l’environnement à long terme.