Le leader de la CGT énergie Corse s'est exprimé pour la première fois en conférence de presse depuis son agression devant la centrale thermique de Lucciana. Près d'un mois après les faits, Xavier Nesa a tenu à porter un discours d'apaisement, tout en opposant sa version des faits à celle du STC. Entretien.
Vous avez commencé cette conférence de presse, tenue à la CCAS de Porticcio, en évoquant le STC, et notamment le choix de son secrétaire général, Jean Brignole, de ne pas avoir condamné les violences dont vous avez été victime. Pourquoi cette décision ?
Xavier Nesa : D'abord pour rétablir la vérité, puisqu'un certain nombre de choses ont pu être dites par voie de presse, y compris le fait que nous aurions molesté un militant STC, ce qui est totalement faux. Nous avons été agressés.
Moi, je n'ai pas glissé sur une peau de banane en arrivant à la centrale de Lucciana. Il y a une quinzaine d'individus. Cette agression a eu lieu véritablement et quand je lis, et que j'entends que "les mots et les coups partent et que les écrits restent", j'encourage monsieur Brignole à passer une semaine comme celle que je viens de passer, avec les douleurs suite à cette agression.
Est-ce-que vous pensez, comme l'estime le STC, que ces tracts interposés entre syndicats ont pu participer à cette montée des violences ?
Xavier Nesa : Des tracts entre le STC et la CGT, il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Mais rien ne justifie la violence. On ne peut pas, si on fonctionne dans un pays démocratique, ne pas dire les choses, par peur de prendre des coups derrière. Et c'est pour cela qu'on fait cette conférence de presse.
Quand on lit dans la presse qu'on a agressé un des militants du STC, il ne faut pas inverser les rôles. C'est moi qui ai l'épaule et le nez cassés, c'est moi qui ai le tympan perforé.
Comment décririez-vous l'ambiance au sein de la centrale de Lucciana aujourd'hui ?
Xavier Nesa : Elle est délétère. On a un souci, et on pense qu'il faut que les choses s'apaisent. Il fallait qu'on réponde à tout ce qui a été dit dans la presse au cours des quinze derniers jours, c'est fait. Mais notre volonté, c'est qu'il y ait un apaisement à la centrale de Lucciana pour que les gens puissent continuer à travailler entre eux, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Comment faire en sorte d'arriver à cet apaisement ?
Xavier Nesa : Déjà, la direction à un rôle à jouer, en mettant les gens autour de la table pour qu'ils puissent discuter entre eux, en faisant en sorte qu'ils puissent travailler en sécurité, c'est de sa responsabilité. Pour l'instant, de ce que je sais, rien n'a été fait dans ce cadre, donc c'est ce que je demande aujourd'hui.