Après la censure du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron s'est adressé hier aux Français lors d'une allocution. Alors quelles réactions de la classe politique insulaire au lendemain de cette prise de parole et quelles pistes pour un nouveau gouvernement ? Éléments de réponse.
Dix minutes d’allocution, mais aucune annonce forte. Pas de mea-culpa sur le choix de la dissolution ni d’indication sur le nom du successeur de Michel Barnier. Emmanuel Macron renvoie la responsabilité de la situation aux oppositions.
"L'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain et parce que des forces, qui, hier encore, gouvernaient la France, ont choisi de les aider", a-t-il déclaré. "Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation, c'est beaucoup plus confortable. Je n'assumerai jamais l'irresponsabilité des autres".
Les élus insulaires peu convaincus
Le président a assuré qu’il ne démissionnera pas et ira jusqu’au bout de son mandat. En Corse, ce matin, l’allocution n’a pas vraiment convaincu. "L'allocution ne fait que traverser partiellement les problèmes. Oui, il y a une crise politique, mais ça, c'est le résultat des urnes du mois de juin dernier", confie Jean-Martin Mondoloni, Président du groupe "Un soffiu novu" à l'Assemblée de Corse. "On verra bien au mois de juin prochain si on peut avancer là-dessus. Mais il y a surtout une crise de régime et l'incapacité aujourd'hui à assurer une stabilité".
Les élus insulaires sont inquiets aussi pour l’avenir du processus de Beauvau et du statut d’autonomie, qui contrairement à la Nouvelle-Calédonie, n’a pas été évoqué par Emmanuel Macron ce jeudi soir.
"Je pense que pour ma part, que ce qui nous est donné, a progressé, ce serait que la Corse se mette en ordre de marche autour d'un projet, d'une vision et d'une forme de concorde", estime Jean-Christophe Angelini, Président du groupe "Avanzemu-PNC" à l'Assemblée de Corse.
La position du groupe LIOT
Sollicité par nos soins, le président de l’Exécutif Gilles Simeoni ne souhaite faire aucun commentaire pour l’heure. Tandis que s’ouvre à Paris le bal des négociations pour la formation du futur gouvernement, le groupe LIOT s’immisce dans les tractations.
"Il faut aller vers un mode de gouvernement, qu'ils mettent autour de la table, des gens qui sont disposés à signer un contrat, ou au moins un contrat de non-agression. Le groupe LIOT a pris des contacts avec l'ensemble des groupes de l'Assemblée nationale afin de tester la faisabilité de cette approche", indique Michel Castellani, député (LIOT) de la 1ère circonscription de Haute-Corse.
Le Parti Socialiste reçu ce matin à l’Elysée pourrait accepter un tel accord et les 23 députés LIOT permettraient alors d’atteindre la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Quel nouveau premier ministre ?
Le groupe des députés nationalistes, qui sera lui aussi reçu rapidement par le Chef de l’Etat, demandera que la réforme constitutionnelle du statut de la Corse soit intégrée à un éventuel pacte de gouvernement.
Emmanuel Macron devrait nommer un nouveau premier ministre dans le courant de la semaine prochaine.