Le président nationaliste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a annoncé dimanche qu'il refusait de rencontrer le Premier ministre le 2 juillet pour conclure un cycle de réunions sur l'avenir de l'île, dénonçant le "mépris du gouvernement".
Jean-Guy Talamoni ne se rendra pas à Matignon. Le président de l’Assemblée de Corse a décliné l’invitation du Premier ministre, Édouard Philippe, prévue le 2 juillet prochain, dans une lettre publiée sur Twitter.
Dénonçant un gâchis et un déni de démocratie, il affirme que cette rencontre avait pour but « d’avaliser par [s]a présence le résultat d’un faux dialogue et de consentir à voir mépriser les institutions légitimes des Corses. »
Invitation du Premier ministre à Matignon : je n’irai pas acquiescer à la politique du mépris ⤵️ pic.twitter.com/B2mGFJPCPr
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) 24 juin 2018
"Un caractère protocolaire pour ne pas dire fictif"
Il assure que les demandes qu’il formule depuis des mois avec Gilles Simeoni, président du conseil exécutif sont traitées avec « mépris » et que « Paris a ce qu’il avait déjà décidé de faire avant même l’ouverture des débats. »Un argument qui justifie l’absence de Jean-Guy Talamoni lors des différentes visites ministérielles au cours de ces derniers mois. « Elles avaient un caractère purement protocolaires, pour ne pas dire fictif » soutient-il.
Il précise que seul un signal fort et public, « indiquant que Paris entend rompre avec cette politique méprisante pour négocier loyalement avec la Corse », pourrait le faire changer d’avis.
Le chef de l'exécutif corse, Gilles Simeoni, a refusé pour sa part de commenter cette décision. Il décidera de faire le déplacement ou non "après avoir consulté (son) conseil exécutif et les deux groupes de la majorité territoriale", les autonomistes dont il est issu, et les nationalistes de Jean-Guy Talamoni, a-t-il déclaré.