Soupçonné d'avoir aidé un chef mafieux italien durant sa cavale, Marco Furfaro avait formé un pourvoi en cassation afin de suspendre la décision de la cour d'appel de Bastia qui avait validé son extradition vers l'Italie. Mardi 21 janvier, ce pourvoi a été rejeté par la plus haute juridiction française.
Marco Furfaro devrait être incarcéré en Italie dans les jours à venir.
Mardi 21 janvier, son pourvoi en cassation afin de contester son extradition a été rejeté par la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français.
Détenu provisoirement pour l'instant à la prison de Borgo, le Bastiais de 56 ans est suspecté d'avoir aidé Marco Raduano durant sa cavale en Corse.
Présenté comme l'un des chefs de la Società foggiana, un groupe mafieux des Pouilles, cet Italien avait été arrêté à Aleria en février 2024 alors qu’il était en fuite depuis son évasion d’une prison sarde un an auparavant.
Nous allons voir si nous prenons la décision d'aller devant la Cour européenne des droits de l'homme.
Me Marc-Antoine LucaAvocat de Marco Furfaro
Dans cette affaire, Marco Furfaro s'était pourvu en cassation après que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bastia avait, le 12 décembre dernier, validé son extradition vers l'Italie.
À l'audience, il avait déclaré "craindre pour sa sécurité" s'il était extradé dans un pays dans lequel il indique avoir de la famille.
Ce mardi, la cour de cassation n'a pas retenu ses arguments, rendant par là même applicable le mandat d'arrêt européen émis par les autorités italiennes à son encontre.
"C'est pour nous une défaite, nous prenons acte de cette décision même si elle n'est pas, pour nous, celle du droit, réagit Me Marc-Antoine Luca, avocat de Marco Furfaro. Pour l'instant, nous attendons et nous allons voir si nous prenons la décision d'aller devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH)."
La saisie de la juridiction européenne ne suspend pas la décision de la cour de cassation.
Concernant les risques auxquels son client prétend être exposé en Italie, le pénaliste bastiais indique : "avec son histoire de famille, en Italie, il y a un danger pour lui et pour sa vie."
Les précisions de Marc-Antoine Renucci :

Suspecté d'avoir aidé Marco Raduano
Selon la justice, Marco Furfaro aurait aidé Marco Raduano durant son séjour de fugitif dans l'île.
Après son interpellation en Corse, ce dernier est devenu collaborateur de justice en Italie. Dans ses révélations faites auprès des autorités transalpines, Marco Raduano a avoué avoir le commis le meurtre de Paul-Félix Paoli, fin août 2023 à Poggio-Mezzana.
À la suite des déclarations du repenti italien, Marco Furfaro avait été placé en garde à vue, sans être mis en examen, puis incarcéré à Borgo.
Quatre autres hommes ont en revanche été mis en examen et placés en détention provisoire dans cette enquête pilotée par un magistrat instructeur de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille : Paul-André Contadini, en mars 2024, puis Jerôme Regetti, Cédric Courbey et Stéphane Angelotti en décembre dernier. Tous sont poursuivis pour "homicide en bande organisée "et "association de malfaiteurs".
Ce mardi 21 janvier, l'un d'eux, Stéphane Angelotti, s'est donné la mort dans sa cellule du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, où il était incarcéré depuis un mois et demi dans le cadre de cette affaire.