L'antenne corse de l'EMCC, qui regroupe des acteurs de l'accompagnement professionnel, se réunit ce samedi à Venaco. Encore largement méconnue du grand public, la profession entend continuer son déploiement en Corse. Jean-François Carlotti, coach professionnel depuis 2017, a répondu à nos questions.
Qu'est-ce qu’un coach professionnel ?
Jean-François Carlotti : C'est un professionnel de l’accompagnement qui va intervenir uniquement dans le domaine de l’entreprise, pour aider des salariés, des managers, des dirigeants d’entreprise, à dépasser les obstacles qu’ils rencontrent et atteindre leurs objectifs. Cela, on le fait non pas en leur donnant des conseils ou en leur disant quoi faire, mais plutôt en leur posant des questions pour qu’ils trouvent eux-mêmes la solution.
Un peu comme un psychologue ?
Jean-François Carlotti : Pas vraiment. Disons que les psychologues concentrent leur question sur le passé, et dans le cas des coachs professionnels, c'est plutôt le présent, à savoir où en êtes-vous aujourd'hui, et le futur, où voulez-vous aller demain.
Qui peut vous contacter pour un coaching ?
Jean-François Carlotti : C'est variable. Ce peut être des salariés qui font appel à nous sur leur fonds propre pour les aider à mieux communiquer avec un manager qui fonctionne différemment d'eux, par exemple, ou gérer leur carrière de façon stratégique quand ils ont des nouveaux défis ou des bouleversements.
Ce peut aussi être un dirigeant sensible à l'humain au cœur de l'entreprise qui nous contacte, avec l'ambition d'aller au-devant de potentiels soucis, de les anticiper avant qu'ils n'arrivent.
Comment se déroule une séance de coaching ?
Jean-François Carlotti : Il y a deux types de coaching : ceux en groupe et ceux en individuel. Pour ma part, je fais principalement de l'individuel. Dans ce cadre, on va déterminer un certain nombre de séances - généralement on va compter autour de six rendez-vous, à raison d'une à deux heures à chaque fois -. Pour la toute première, on va discuter avec le coaché de ce qu'est son objectif global, celui qu'il veut atteindre à terme.
À partir de cela, on va définir pour chacune des séances un petit objectif, à chaque fois différent, pour s'en approcher peu à peu. Pendant la séance, on va prendre le temps de discuter, de décider le mode de fonctionnement spécifique à cette session. Au terme d'un rendez-vous, on donne des exercices au coaché sur lequel il est invité à travailler, et la séance suivante, on fait un point dessus, en analysant ce qui a fonctionné ou pas, et potentiellement en corrigeant le tir sur ce qui aurait pu ne pas marcher pour les prochaines fois.
Pour les coachings de groupe, on est généralement sur des accompagnements d'équipe pour améliorer leur cohésion. Dans ce cadre-là, on travaille généralement sur neuf, dix mois, à raison de deux jours de séminaires tous les deux mois.
Le métier de coach professionnel reste relativement peu connu du grand public...
Jean-François Carlotti : Aux Etats-Unis, c'est très démocratisé ! Et ça commence à bien rentrer dans les mœurs sur le continent, on voit des entreprises du public et même du privé qui font des appels d’offres pour être supervisées. En Corse, nous sommes une vingtaine de professionnels, dont une dizaine au sein de l'association EMCC.
Un psychologue, tout le monde sait ce que c'est. Un coach professionnel, c'est encore quelque chose qui n'est pas rentré dans les mœurs, nous n'avons pas encore une culture très développée d'accepter de se faire accompagner. Pour de nombreuses personnes, c'est assimilé à un aveu de faiblesse, mais ce n'est pas vraiment pas le cas. La bonne nouvelle, c'est qu'on voit qu'avec les nouvelles générations, les choses sont graduellement en train de changer.
Les coachs professionnels sont en fait surtout très demandés par ceux qui y sont déjà initiés : ceux qui ont déjà reçu un coaching en savent les bénéfices, et vont ainsi en devenir des excellents porte-parole.
