Lundi 31 octobre, le collectif de lutte anti-mafia Massimu Susini a dénoncé, dans un communiqué, la réforme de la police judiciaire et des douanes prévue par le gouvernement. “C’est la société que l’on désarme alors que le péril est dans la place”, alarme le collectif.
“Seules les mafias s’en réjouissent”. Ce qui est visé par le collectif anti-mafia Massimu Susini par cette phrase d’un communiqué publié lundi, est le projet de réforme de la police judiciaire voulu par le gouvernement et porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Ce projet entend notamment placer sous l'autorité d'un nouveau responsable unique, le Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet, les services de renseignement, de sécurité publique, de police aux frontières et de police judiciaire. “Cela va entraver, et même empêcher les enquêtes sur le crime organisé et la corruption. La quasi-unanimité des professionnels de la lutte contre le crime organisé (des policiers aux magistrats et à de nombreux avocats) s’alarme de cet affaiblissement des structures engagées contre les mafias”, écrit le collectif.
Autre réforme alarmante pour l’organisation : l’abrogation de l’article 60 du code des douanes qui prévoit : “Pour l’application des dispositions du présent et en vue de la recherche de la fraude, les agents des douanes peuvent procéder à la visite des marchandises et des moyens de transport et à celle des personnes.” “On enlève un moyen d’investigation et d'intervention fondamental à la puissance publique”, commente le collectif.
“Nous allons entrer dans une période très sombre”
Il continue : “Au bout du compte, c’est la société civile qu’on désarme alors que le péril est dans la place. Curieusement, le nouveau gouvernement italien prévoit également d’affaiblir les lois et les moyens de l’anti-mafia. Quelque chose de mauvais se passe en Europe, et sans une convergence des protestations et des actions des citoyens, envers leurs élus et leurs autorités, nous allons entrer dans une période très sombre.”
Pour le second collectif anti mafia présent dans l’île, Maffia no a Vita iè, cette réforme aurait des "effets particulièrement délétères". Selon lui, le projet de réorganisation des services de la police judiciaire pourrait, à défaut de renforcer les moyens de lutte contre la criminalité organisée, profiter à la mafia corse.