A l'occasion de la Journée mondiale sur les océans, WWF France publie une étude alarmante sur la pollution des mammifères marins en Méditerranée par les phtalates, composés chimiques présents dans les matières plastiques.
Le WWF a réalisé en 2016 des biopsies (prélèvements de peau et de gras) sur 85 mammifères marins (70 rorquals communs, 9 cachalots et 6 globicéphales noirs) dans le sanctuaire Pelagos, une aire marine de 87.500 km2 dans le nord-ouest de la Méditerranée.
Ces échantillons ont été analysés en partenariat avec l'Université Aix-Marseille, en recherchant la présence de dix phtalates particulièrement dangereux ou utilisés.
"L'ensemble des échantillons analysés montrent des concentrations significatives en phtalates" et "les trois espèces (...) sont touchées", selon l'étude.
"Près de 269 000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5 000 milliards de particules flottent sur les océans. […] La densité de micro-plastiques est parmi les plus élevées au monde et touche l’ensemble des espèces, jusqu’aux cétacés du grand large", affirme Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.
Les phtalates (utilisés pour assouplir le plastique) sont présents partout, des emballages aux produits cosmétiques, précise l'organisation. Selon le blog Danger-sante.org, ce composé chimique est aussi dangereux pour la santé des hommes.
Sur les cétacés, "les effets nocifs des phtalates portent essentiellement sur la fertilité, le développement du fœtus et du nouveau-né. Certains phtalates sont également suspectés d’être des perturbateurs endocriniens", expliquent les auteurs de l'étude.
Et de conclure : "Ainsi, le rorqual présente une concentration en DEHP [le plus toxique des phtalates] de 799 µg/kg, le cachalot de 631 µg/kg et le globicéphale noir de 739 µg/kg. Pour comparaison, on considère qu’une source alimentaire a une concentration élevée lorsque la quantité de phtalates passant du plastique dans l’aliment est supérieure ou égale à 300 µg/kg."
Méthodologie de l'étude
Trois espèces ont fait l’objet de ces prélèvements : le rorqual commun, le globicéphale noir et le cachalot. Une Étude réalisée en 2016 sur près de 90 cétacés dans le sanctuaire Pelagos en Méditerranée. Les échantillons ont été analysés en partenariat avec l’Université Aix-Marseille selon une grille de dix phtalates particulièrement dangereux et/ou très utilisés.