Selon les estimations de Météo France, l’hiver 2019-2020 est, pour le moment, le deuxième plus doux jamais enregistré. En février, des records de chaleur ont été relevés en Corse. Un phénomène en partie lié aux tempêtes qui ont traversé l’île.
Un hiver doux… Très doux. Selon les évaluations de Météo France, basées sur les mois de décembre et janvier derniers, la période hivernale 2019-2020 est la deuxième plus chaude jamais enregistrée. Et cela continue en févier où des records de chaleur ont notamment été relevés en Corse.
Ainsi, mardi 11 février, les records de températures minimales et maximales ont été battus à Bastia avec 15.2 degrés et 25.6 degrés et à Alistro avec 15.3 degrés et 27.8 degrés. Cette dernière, comme le précise le prévisionniste Météo France, Étienne Kapikian, dans un tweet est aussi la valeur « la plus haute jamais enregistrée en Corse en hiver ».
?️Ce 11 février 2020, #Bastia (15.2°C/25.6°C) et #Alistro (15.3°C/27.8°C) ont à la fois battu leur record de Tmin et de Tmax élevées pour un mois de février (dont 27.8°C, Tmax la plus haute en #Corse en hiver !)
— Etienne Kapikian (@EKMeteo) February 11, 2020
Des records mensuels de Tmin élevées aussi à Cannes, Nice et Toulon. pic.twitter.com/ZxK8hCJzU7
Effet de foehn
Sur l’île, cette douceur s’explique notamment par le passage de diverses tempêtes. « Il faut noter qu’aucun record n’a été battu sur la côte occidentale. Tout se joue sur les reliefs, avec l’effet de foehn que l’on observe durant les tempêtes, lors duquel un réchauffement de l’air par compression s’effectue. L’air est donc plus sec, plus chaud et le taux d’humidité est bas, ce qui est pénalisant pour les incendies », explique Patrick Rébillout, directeur du centre météorologique d’Ajaccio.
Pas assez de recul
Alors cette douceur est-elle exceptionnelle en Corse ou faut-il aussi la lier au réchauffement climatique ? « Il faut s’attendre à des hivers de plus en plus doux, par exemple cette année, sur l’ensemble de l'île, on observe en moyenne une augmentation de 2 °C des températures. Mais il faut aussi garder en tête qu’il y a toujours eu des effets de foehn et qu’il y en aura toujours. Durant l'hiver 1915-1916 les températures avaient aussi été particulièrement élevées », répond Patrick Rébillout. Selon lui, il est pour le moment impossible d’attribuer ces phénomènes au changement climatique ou au cycle météorologique naturel. Il n’y a pas assez de recul.
Une observation que le directeur du centre météorologique d’Ajaccio applique également aux forts épisodes venteux. S’il reconnaît leur intensification ces quatre dernières années, sur les 20 tempêtes majeures de la décennie, cinq se sont déroulées en 2018 et deux en 2019, il tempère. « La Corse a déjà connu des années avec de forts phénomènes venteux, cela a notamment été le cas durant la décennie 1990 », souligne-t-il.
L’augmentation des températures a été observée partout en France. Les premiers 25°C de l’année ont été notamment relevés à Biarritz (26,6 °C) dimanche 2 février.