Jeudi soir, environ cent cinquante supporters de l'AC Ajaccio se sont réunis au lycée Saint Paul pour lancer la création d’un groupe de socios afin d'aider le club en proie à de grosses difficultés financières.
Ils étaient environ cent cinquante, tous supporters de l'ACA, à s'être rassemblés dans la soirée du jeudi 16 janvier au lycée Saint-Paul d'Ajaccio à l'appel du "Cullettivu di u populu bianch'è rossu".
Objectif : sauver le club. Actuellement relégable en Ligue 2, il est surtout en proie à de grosses difficultés financières avec une dette estimée à 7,5 millions d'euros. En décembre dernier, la DNCG a notamment prononcé, à titre conservatoire, sa rétrogradation en National à la fin de la saison, si les dirigeants ajacciens ne parviennent pas à redresser financièrement la barre d'ici là.
"On n'a pas vocation à laisser l'ACA mourir, confie Louis Harmand, un jeune supporter. On va tout faire pour porter notre pierre à l'édifice et faire en sorte que le club, quelle que soit sa situation, renaisse de ses cendres ou continue de grandir."
C'est donc pour éviter un dépôt de bilan d'ici la fin de saison que jeunes et moins jeunes ont décidé de se mobiliser afin de définir trois axes prioritaires de travail :
L’ingénierie financière, la structuration juridique, et la culture du club et son histoire.
Le reportage de Sylvie Wolinsky, Jennifer Cappaï et Mattea Luccioni :

La volonté des socios acéistes est de lancer rapidement une campagne de financement participatif populaire pour soutenir l’institution ACA. Cependant, pour beaucoup d'entre eux, un changement de modèle s'impose.
"On ne veut pas participer aux décisions mais au moins avoir un droit de regard, être au conseil d'administration, explique Pierre-Nicolas Beretti, membre du "Cullettivu di u populu bianch'è rossu", tout juste créé par une trentaine de supporters. Malheureusement, poursuit-il, aujourd'hui, le club s'est totalement renfermé sur lui-même et il a besoin d'une nouvelle dynamique. Et c'est à nous, supporters, de la recréer !"
Même son de cloche chez Daniel Quilichini. "Ça nous permettra aussi de voir comment fonctionne le club exactement, glisse l'homme de 62 ans, acéiste depuis ses 11 ans. On n'a jamais été au courant de ce qui s'y passait alors que c'est nous qui faisons avancer l'ACA."
Selon les supporters, l'institution AC Ajaccio représente également un outil économique "faisant vivre 120 familles corses" et "générant plusieurs centaines d'emplois indirects".
À ce niveau-là également, sa disparition pourrait donc avoir une incidence importante sur tout le bassin ajaccien.