L'association Inseme et ses soutiens ont manifesté, ce mercredi 5 mai, devant la préfecture de Corse. Ils ont demandé la prise en charge du second accompagnant d'un enfant malade contraint de rejoindre le continent. Le gouvernement avait pris cet engagement avant de se rétracter, fin avril.
Après avoir annoncé la mise en place d'un décret pour financer la prise en charge du second accompagnant d'un enfant malade contraint de se faire soigner sur le continent, l'Etat s'est rétracté fin avril.
Des membres de l'association ont été reçus dans la journée d'hier à l'Agence régionale de santé (ARS). Résultat : pas d'avancée notable.
"On nous a dit qu'on avait été compris et que l'Etat s'était bien engagé. Mais, il ne tiendra pas parole sur le décret", a annoncé Laetitia Cucchi, la présidente de l'association, au mégaphone devant une centaine de manifestants qui s'étaient rendus devant la préfecture.
Une proposition de substitution
Lors de la réunion avec l'ARS, les membres du conseil d'administration de l'administration s'étaient vu confirmer que l'actuel ministère de la Santé n'avait pas la même analyse du décret que les juristes d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé entre 2017 et 2020.
Ce décret devrait être retoqué par le Conseil d'Etat. Le gouvernement a tenu à proposer une proposition de substitution : "Le gouvernement nous propose d'améliorer le régime temporaire et dérogatoire actuel. Nous ne pensons pas que cela soit possible. Nous ne pensons pas qu'il soit possible de pérenniser le budget dans le cadre d'une prestation extra-légale", explique-t-elle.
La présidente de l'association poursuit : "Nous continuons de nous mobiliser : nous voulons modifier le code de la Sécurité sociale pour que chaque enfant de cette île ait le droit d'avoir ses deux parents pas uniquement cette année, pas l'année prochaine, mais pour toutes les années à venir."
"Inadmissible"
Après cette annonce, l'association a demandé aux élus locaux de continuer à voter des délibérations pour soutenir le décret. Elle demande également aux députés de déposer des amendements au projet de loi de la Sécurité sociale.
Inseme a également lancé une pétition l'année dernière pour obtenir la prise en charge sécurisée du second accompagnateur. Selon l'association, cette pétition est plus que jamais d'actualité.
Soutiens et membres de l'association s'étaient dits sidérés par le volte-face du gouvernement fin avril : "Ce revirement soudain et incompréhensible conduit à revenir sur la promesse faite par les plus hauts dirigeants du pays aux familles, à l’association et aux élus depuis plus de deux ans", avaient-ils alors réagi dans un communiqué.
Ce mercredi, la colère des manifestants n'avait pas faibli : "Je m'attendais de manière très naïve à une avancée, à du mieux. Je réagis en tant que maman et citoyenne : je trouve ça inadmissible. Nous sommes les premiers, en tant que parents, à demander à nos enfants de respecter les engagements, tenir ses promesses. Là, nous avons l'exemple tout contraire. Venant du gouvernement, ça me révolte", a expliqué une mère de famille.