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Âgé aujourd'hui de 70 ans, Antoine Graziani vit à Sevasi, non loin de Morosaglia, ou chez son épouse, près d'Aléria. La nature occupe une place importante dans son œuvre (les arbres, mais aussi les chevaux, les chiens ou les cours d'eau...).On ne peut pas pour autant qualifier sa poésie de naturaliste. L'homme, l'amour, la violence y sont présents... Présent sur la scène artistique insulaire et nationale depuis plus de 30 ans, il s'est en quelque sorte imposé à nous. La richesse de son œuvre (plus 25 ouvrages publiés) et de ses collaborations, font de lui une figure incontournable des "Lettres corses". Sa poésie n'est pas un simple exercice solitaire et contemplatif, il multiplie les collaborations, notamment picturales (avec José Lorenzi,  Bernard Filippi, Jean-Paul Pancrazi, Jean-Paul Marcheschi) et sera l'un des membres fondateurs de l'intriguant Groupe de Tox. Sa collaboration avec la maison d'édition L'atelier des Grames (ouvrages édités en tirages limités, entre livres et œuvres d'art, matérialisent sur des papiers et dans des matériaux variés, des textes poétiques contemporains), illustre l'importance qu'il accorde à la forme, à l'objet livre. Son œuvre s'inscrit dans une sorte de continuum. Il a construit une œuvre fragmentée, fragmentaire. Les livres d'Antoine Graziani ne se résument pas, ils se ressentent. S'il fallait retenir un axe, une obsession peut-être, de son travail, nous pourrions évoquer les multiples formes de l'état de conscience, de l'être, de ne plus être. De l'origine et de la fin. Dans Saint Jean-Baptiste ou Nuit nue, 2 de ses ouvrages les plus caractéristiques, il développe cet axe pictural, ce désir de voir, cette quête de lumière, qui lui sont si particuliers.