Syvadec : une élection à fort enjeu politique

Après treize années de gouvernance de François Tatti, l'élection aujourd'hui d'un nouveau président à la tête du syndicat de valorisation des déchets revêt un enjeu politique important, alors que la gestion des déchets est un problème récurrent dans l’île.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'élection qui se profile d'un nouveau président à la tête du Syvadec est devenue un enjeu éminemment politique, avec les deux candidats Guy Armanet et Don Georges Gianni soutenus respectivement par Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse et Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio.

Les candidats

  • Guy Armanet, maire de Santa-Maria-di-Lota, actuel vice-président du Syvadec et conseiller territorial du groupe Femu a Corsica
Il dispose du soutien de la majorité nationaliste et du président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Si Guy Armanet réfute l’idée d’une élection politique, « les déchets méritent mieux qu’un combat électoral », il est cependant bien conscient que l’aspect politique rentrera en jeu.
Le maire de Santa Maria di Lota dit vouloir « être le président de tous » et souhaite accentuer le tri sélectif et « sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes sur l’enfouissement, moins on aura de déchets à enfouir, mieux c’est ».

Il sait que la « situation des déchets est très complexe » en Corse, veut éviter l’export des déchets sur le continent – « on sait ce que ça coûte » - et dit vouloir changer les mentalités des maires, qui sont « les premiers concernés » sur la politique des déchets.

Guy Armanet était partisan d'une candidature commune, de consensus. Mais il a dû renoncer. « S’il n’y a pas d’autres solutions que de s’affronter et d’aller vers une élection, on ira ».
 
  • Don Georges Gianni, maire de Lecci, deuxième vice-président de la communauté de communes du Sud-Corse
Le vice-président du Syvadec a préféré y aller de son côté.
De son côté, mais pas tout seul. 

La candidature du maire de Lecci ne laisse pas insensible Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio et président de la communauté d’agglomération du pays ajaccien.
Celle-ci, la plus grosse communauté de communes de Corse, possède le plus de délégués pour l'élection du Syvadec. Laurent Marcangeli souhaite par ailleurs que la communauté d'agglomération du pays ajaccien renforce son poids au sein du Syndicat.  
  • François-Marie Marchetti, un troisième candidat pour troubler le duel ?
Des rumeurs laissaient entendre que le 1er adjoint à la mairie de Calenzana et président de l’intercommunalité Calvi-Balagne pourrait également se présenter à l'élection. 
C'était en tout cas le voeu de l'association Zeru Frazu, très active dans le domaine du traitement des déchets. 
Elle demandait que cette élection ne soit pas le simple marche-pied pour des ambitions politiques
Et en appellait à la responsabilité de chacun. 
"NOUS CITOYENS, demandons que la gestion des déchets de la Corse reste hors des enjeux liés aux élections territoriales. DÉPOSEZ LES ARMES ! Sortez les casques bleus pour sortir notre île de la crise ! Pourquoi ne pas choisir pour la présidence du Syvadec une candidature de consensus, qui concrétise une démarche pionnière ? Pourquoi pas un candidat de la com com de Calvi-Balagne, qui a fait la preuve de ses compétences indépendamment de tout jeu politicien, pour sortir de l'affrontement stérile !  Allons ensemble vers les solutions efficaces,  qui ménagent  les finances des ménages... Nous en sortirons tous gagnants". 
Finalement, François-Marie Marchetti s'est abstenu de briguer le siège.

Les enjeux

Le Syndicat public de valorisation des déchets corse (Syvadec), fondé en 2007, a pour mission principale le traitement des déchets d’une très grande partie de l’île : les 19 intercommunalités y sont adhérentes, ce qui représente 323 communes, 40 infrastructures, 22 recycleries et trois centres de regroupement du tri.
Il met à exécution une politique globale fixée par l’Assemblée de Corse.

Les enjeux sont nombreux pour le prochain président. 
Le premier réside dans la résolution d’une crise des déchets qui dure depuis des années. Cela passera par la politique du tri sélectif des déchets, qui doit s’accentuer, tandis que l’enfouissement des déchets va être au cœur des préoccupations.
Les deux centres d'enfouissement en activité arrivent en fin de vie et les projets d'installation de nouveaux, notamment à Giuncaggio, suscitent de nombreuses inquiétudes chez les riverains. 

L’option de l’export des déchets sur le continent, qui avait été décidée au printemps 2020 mais dont le coût est non-négligeable, sera également un sujet qui animera le Syvadec pour la prochaine équipe, comme la création de centres de tri « multifonctions » à proximité des agglomérations de Bastia et Ajaccio.


Le déroulement de l'élection

Le président est élu au scrutin à la majorité absolue à deux tours par le comité syndical : celui-ci regroupe les 105 délégués désignés par les intercommunalités de Corse.
Si aucun candidat n'est désigné, un troisième tour est organisé, la majorité relative suffit alors pour désigner le président. 

Le nombre de délégués varie selon les intercommunalités, les plus peuplées ayant le plus de délégués. Le président, ainsi que les 15 vice-présidents (un chiffre qui pourrait changer lors de la prochaine mandature), sont élus pour six ans.
 

La fin de l'ère François Tatti

Le prochain président du Syvadec devrait s'inscrire dans une logique de changement, alors qu'il succèdera à François Tatti, à la tête du syndicat de valorisation des déchets depuis sa création en 2007.

L’ancien président de la communauté d’agglomération de Bastia était en conflit avec la majorité nationaliste depuis plusieurs années sur la crise des déchets. La gestion du Syvadec avait également été mise en cause en février 2019 par Laurent Marcangeli, suite à des incidents sur le site de stockage de Saint-Antoine, à Ajaccio.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information