Mi-janvier, un exercice de simulation d'incendie grandeur nature a été organisé au musée archéologique de Mariana. Avec un double objectif : tester son plan de sauvegarde des biens culturels et coordonner les différents acteurs, pompiers et personnels, afin de mettre en sécurité les personnes et les œuvres qui y sont exposées.
"Ici le musée de Mariana, je vous appelle pour un départ de feu dans un local technique au R+1."
Il s'agit bien d'un exercice, mais les pompiers de Lucciana devront quand même mener plusieurs missions de front…
"On a évacué le public mais on a quelqu’un qui est bloqué là-haut en R+2 côté ouest, sur le toit. Et il va falloir protéger dès que possible les œuvres tout en essayant de l’évacuer."
Les équipes se déploient. La première doit éteindre le feu, la deuxième porter secours à la personne bloquée sur le toit du musée, grâce à la grande échelle.
Quant à la troisième, elle est chargée de protéger les œuvres exposées dans les salles, en suivant un ordre de priorité bien défini, fixé par les équipes du musée.
"Nous protégeons d’abord tous nos dépôts extérieurs, c'est-à-dire les objets qui nous ont été prêtés par le musée d’Aleria, donc la Collectivité de Corse, les objets qui nous ont été prêtés par le musée du Louvre et quelques objets qui sont des propriétés privées", explique Ophélie de Peretti, directrice du musée de Mariana.
À chaque vitrine, un sac bien identifié qui contient une housse ignifugée, adaptée aux dimensions de l’œuvre.
Pour le buste de Caïus Marius, aucun problème. Il en va différemment quand il s’agit d’installer la bâche sur la stèle du Taurobole, issue du temple de Mithra.
Malgré l’aide d’une employée du musée, la manœuvre se révèle trop compliquée. Décision est prise d’abandonner pour éviter d’endommager l’œuvre.
"On peut vous apporter des solutions, c’est ce qu’on va faire, c’était le but", propose l'adjudant-chef Jean Baptiste Zamboni, du centre de secours de Lucciana. D’ici une dizaine de jours, je pense qu’on va se rencontrer pour faire un retour d’expérience et amener une solution technique justement pour cette problématique-là qu’on a pu rencontrer. Mais c’était le but de l’exercice, justement, et l’objectif est atteint."
Le reportage de Maïa Graziani, Christian Giugliano et Cécile Réveillaud :

Pour les pompiers, ces exercices sont très importants, comme l'explique le lieutenant-colonel Jean Noël Rigot, chef du groupement nord :
"Ils nous permettent de reprendre nos gammes, de nous habituer à intervenir dans des contextes un peu particuliers sur des missions que nous ne pratiquons pas tous les jours, alors effectivement sur cet exercice nous avons dû mener de manière concomitante plusieurs missions. C’est forcément plus compliqué, ça impose des départs dimensionnés pour pouvoir répondre de manière satisfaisante à l’ensemble de ces missions."
C’est un bâtiment qui offre un maximum de sécurité
José GalettiMaire de Lucciana
Après un premier débriefing à chaud, un retour d’expérience sera organisé. Objectif : rendre le dispositif le plus efficace possible en cas d’incendie réel.
Avec de nombreux sites industriels et un aéroport sur sa commune, le maire de Lucciana, José Galetti, a l'habitude de ces simulations grandeur nature.
"Au niveau du musée, le seul problème qui peut se présenter est électrique, précise-t-il. C’est tout du béton, ce sont toutes des installations qui ont été durement, dûment répertoriées, dûment étudiées. Il y a quand même des œuvres d’art, il y a quand même un patrimoine et c’est un bâtiment qui offre un maximum de sécurité à ce niveau-là."
De quoi permettre au public et à Caïus Marius des visites en toute sérénité…