VIDÉO. "Je ne savais pas si François Bayrou allait parler de la Corse". Gilles Simeoni est l'invité de Cuntrastu ce mercredi soir sur France 3 Corse

Gilles Simeoni est l'invité de ce premier numéro de l'année de Cuntrastu. Au cours de l'émission diffusée ce mercredi soir sur France 3 Corse ViaStella (20h45), le président du Conseil exécutif a notamment été interrogé sur la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, ainsi que sur le climat de violence qui règne actuellement dans l'île.

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Du remaniement ministériel à celui à venir de l'exécutif insulaire, en passant par le contexte pesant qui s'est solidement installé dans une île où la criminalité agit selon ses intérêts du moment et continue à tisser sa toile... Autant de thèmes sur lesquels Gilles Simeoni a été interviewé dans notre émission Cuntrastu de ce mercredi 15 janvier (Diffusion ce soir à 20h45 sur France 3 Corse ViaStella).

Au lendemain du discours de politique générale de François Bayrou, dans lequel le Premier ministre a rappelé, concernant la Corse, que le "calendrier qui a été fixé pour aboutir à une évolution constitutionnelle, fin 2025, sera respecté", le président de Conseil exécutif a réagi à ces quelques mots sur l'île prononcés devant les députés et le nouveau gouvernement récemment nommé.

Le Premier ministre, François Bayrou, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, mardi 14 janvier. © XOSE BOUZAS / HANS LUCAS

"Dans le cadre des échanges que j’ai eus avec les principaux responsables politiques français des différentes forces politiques, j’ai rencontré à deux reprises François Bayrou, explique Gilles Simeoni sur notre plateau. Longuement, je me suis entretenu avec lui, et il m’avait indiqué, avant sa nomination au poste de Premier ministre, qu’il pensait indispensable que la révision constitutionnelle aboutisse. Il m’avait fait part, qu'à son avis, la marche vers l’autonomie et vers une construction politique était nécessaire et indispensable. Concernant le discours de politique générale d’hier, en quelques phrases, il a dit des choses importantes", estime le président de l'exécutif, tout en disant avoir découvert les propos du Premier ministre au moment de son discours au palais Bourbon. 

"Je ne savais pas s’il allait parler de la Corse. S’il n’en avait pas parlé, cela aurait été incontestablement un signal négatif, concède-t-il face aux journalistes de France 3 Corse, RCFM et Corse Matin présents en plateau. Le fait qu’il en parle est déjà quelque chose de positif. [...] Sur le fond, il se situe sur les orientations du président de la République lors de son discours devant l’Assemblée de Corse (en septembre 2023, ndlr)."

François Rebsamen, nouveau monsieur Corse du gouvernement. © FRANCK CASTEL / MAXPPP

S'il fait savoir qu'il ne s'est pas encore entretenu directement avec François Bayrou depuis sa nomination à Matignon, Gilles Simeoni précise avoir "eu des échanges avec son cabinet", ainsi qu'avec François Rebsamen, ministre de l'Aménagement du territoire et de la décentralisation désormais nouveau "Monsieur Corse" du gouvernement. "Il est prévu que nous nous voyons rapidement", glisse-t-il.

Quid du remaniement à l'exécutif ?

Le 31 décembre dernier, dans ses vœux, Il avait indiqué vouloir donner "une nouvelle impulsion à l'action du Conseil exécutif et de la majorité territoriale". Ce qui pourrait se traduire par un remaniement du conseil exécutif évoqué depuis plusieurs semaines. Un élargissement de la majorité territoriale au-delà de Femu a Corsica serait-il possible ? 

"L'élargissement a déjà été proposé, aussi bien dans les semaines qui viennent de s'écouler et aussi bien publiquement, répond Gilles Simeoni. Et je dirais par bien des aspects que les nationalistes de l'opposition y ont répondu en disant, ce qui n'est pas surprenant, qu'ils ne souhaitaient pas aujourd'hui intégrer la majorité territoriale, ce qu’au demeurant je peux tout à fait comprendre."

L'émission Cuntrastu du 15 janvier 2025 : 

Interrogé sur le fait de savoir s'il serait prêt à relancer les autres forces nationalistes de l'Assemblée de Corse afin de faire partie de l'exécutif, il déclare : "Je pense qu'elles ne le souhaitent pas". Et d'ajouter que la majorité territoriale et Femu a Corsica "souhaitent créer les conditions d'une perspective de convergences". 

Pour lui, "le renouvellement de l'exécutif n'est pas un simple remaniement". Reste à savoir quand celui-ci pourrait avoir lieu. "Ça va se faire dans les prochains jours et les prochaines semaines en fonction du calendrier de l'Assemblée de Corse", confie-t-il.

Pour l'heure, si aucune date précise n'est avancée, Gilles Simeoni annonce cependant "un certain nombre de remaniements dans le conseil exécutif et au sein des responsabilités distribuées à l'Assemblée de Corse". Le tout, selon ses dires, pour "répondre plus fortement aux attentes des Corses, aux attentes des nationalistes par rapport au fil historique de [leur] combat, et aux attentes du quotidien dans le domaine économique, social, et celui des infrastructures".

Une nouvelle session sur la mafia fin février

Cette "réponse forte", le président de l'exécutif dit vouloir également l'apporter "sur le terrain sociétal pour dire non aux dérives mafieuses", rappelant au passage les récents "drames, faits criminels et  destructions par incendie". Un contexte lourd qu'il avait déjà évoqué dans ses vœux, parlant d'une "violence multiforme qui meurtrit notre île", prenant notamment pour exemple les coups de feu tirés au Lamparo, à Ajaccio, le 23 décembre dernier, causant la mort d'un homme et blessant six personnes.

Depuis cette prise de parole du 31 décembre, d'autres actes criminels sont venus s'ajouter à cette triste liste : un assassinat à Oletta, l'incendie d'un bar à Bastia, celui d'un camping à Zonza, ainsi qu'un attentat contre un restaurant à Montesoru.

Le 10 janvier 2025, un homme a été assassiné à Oletta, en Haute-Corse. © FTV

Après avoir été abordée une première fois en novembre 2022, cette question de la violence et des dérives mafieuses devrait de nouveau alimenter les débats prochainement sur les bancs de l'Assemblée de Corse.

"Nous ferons des propositions précises pour lutter contre ce phénomène, affirme Giles Simeoni, insistant sur le fait "qu'il n'y a pas une collectivité ni en France ni en Europe n'a posé les termes du débat et associé à la réflexion sur les solutions l'ensemble des acteurs et notamment les collectifs antimafia et les forces associatives de la société civile". Et d'ajouter : "Personne n'a fait ce qu'ont fait le conseil exécutif et l'Assemblée de Corse, à part en Sicile. Et je rappelle que nous l'avons fait sans l'État."

Il y a aujourd'hui clairement une emprise de nature mafieuse en Corse sur l'ensemble des décideurs et de la société.

Gilles Simeoni

Le président du conseil exécutif annonce que ce "travail va être présenté dans sa forme conclusive" devant l'Assemblée de Corse qui aura à se prononcer sur une délibération avec "des propositions dans tous les domaines".

"Il y a aujourd'hui clairement une emprise de nature mafieuse en Corse sur l'ensemble des décideurs et de la société, affirme-t-il. Je pense qu'il faut une réaction et des réponses sociales. Il y a des réponses policières et judiciaires, c'est le domaine de l'État." 

Sur ce sujet-là lié au judiciaire, Gilles Simeoni précise : "Il y a eu des discussions, y compris là-dessus ; il y aura un débat et il y aura à se positionner y compris pour l'Assemblée de Corse même si ce n'est pas dans ses compétences. Puis, il y a la réponse politique, sociale et sociétale."

Cette session devrait se tenir le 27 février prochain dans l'hémicycle du cours Grandval.

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