Philippe Péché a rallié Le Cap en Afrique du Sud ce samedi 25 août. Il s'était détourné après son avarie de barre il y a 15 jours. Il a pris la cruelle décision de se retirer de ce tour du monde en solitaire, sans escale et sans moyen moderne de communication
C'est alors qu'il était en deuxième position derrière Jean-Luc Van Den Heede que le Morbihannais de La Trinité-sur-Mer, avait été contraint de se détourner sur Le Cap, victime d'une rupture de la barre franche de son voilier le 10 août.
"Pour moi, l’affaire se termine ici"
C'est vers 12h ce samedi que le skipper a accosté avec son Rustler 36. Il a annoncé à la direction de course qu'il se retirer définitivement de la compétition alors qu'il aurait pu intégrer la classe Carozzo qui rassemble les skippers ayant déjà fait au moins une escale. Mais pour le skipper "Il est inconcevable pour moi de poursuivre la course. Faire un tour du monde en « baba cool », ce n’est pas mon projet. Repartir du Cap deux semaines après VDH, ça ne m’amuse pas car je sais que je ne pourrais pas le battre. Pour moi, l’affaire se termine ici. C’est très dur car ça fait trois ans que je suis sur ce projet ! J’en pleure ! J’ai tout laissé en Australie (où il a vécu 20 ans, ndlr) pour ça. Ça s’arrête beaucoup trop vite. J’avais envisagé beaucoup de choses mais je n’ai jamais pensé que cette barre allait casser. En tout cas, chapeau aux gars qui vont finir car les bateaux ne sont pas faits pour cela. J’ai été un peu crédule par rapport à cela. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de faire avancer le bateau à son potentiel !"15 derniers jours très difficiles
Le skipper de 57 ans, qui a parcouru plus de 300 000 milles en course sur toutes les mers du globe, habitué de la course au large, et deux fois détenteur du Trophée Jules Verne aux côtés de Bruno Peyron, décrit les 15 derniers jours de navigation comme parmi les plus difficiles de sa vie de coureur au large. "Je n’ai pas envie, jamais, de revivre ces 15 derniers jours ! C’était très dur. J’étais à la barre et au réglage constamment, environ 15 à 18 heures par jour. C’était totalement usant. J’ai réussi à fabriquer un petit manche d’environ un mètre de long. Mais ce n’était pas très fiable. Il fallait faire attention à bien équilibrer le bateau pour ne pas trop tirer sur la barre. J’ai quand même réussi à faire la route et j’ai été très bien accueilli au Cap".Côté course, c'est Jean-Luc Van Den Heede sur son Rustler 36 Matmut qui est toujours en tête et qui a passé il y a trois jours le Cap de Bonne Espérance, la première des 3 étapes majeures de cette course autour du monde en solitaire à la voile de 30 000 milles sans escale.