Pour A. Montebourg, l'éventualité d'un contrôle public, "même temporaire" du site ArcelorMittal de Florange "doit faire l'objet d'une étude sérieuse par le gouvernement".
"Nous pouvons aujourd'hui considérer que la question qui est posée par vous, M. le sénateur de la Moselle, de l'éventualité d'un contrôle public, même temporaire, doit faire l'objet d'une étude sérieuse par le gouvernement, et c'est (...) ce à quoi nous nous sommes attelés depuis plusieurs mois", a déclaré M. Montebourg en réponse à une question du sénateur socialiste Jean-Marc Todeschini.
Ce dernier avait demandé au ministre s'il "n'était pas temps (...) de se donner les moyens législatifs, face à la famille Mittal, de pérenniser la production d'acier français et les hauts fourneaux de Florange et pourquoi pas, s'il le fallait, d'aller vers une prise de contrôle publique de l'usine de Florange".
La dette fiscale "astronomique" de Mittal
Le ministre a aussi indiqué que le groupe sidérurgique était "redevable aux yeux de l'administration fiscale française d'une dette fiscale que nous considérons comme astronomique"."Le problème des hauts fourneaux de Florange, ce n'est pas la défaillance des hauts fourneaux de Florange, c'est la défaillance de Mittal", a affirmé Arnaud Montebourg. Le ministre a rappelé que le groupe sidérurgique avait décidé de fermer 9 de ses 25 hauts fourneaux en Europe.
Le ras-le-bol des gouvernements français, luxembourgeois et belge
"Les gouvernements européens que j'ai rencontrés, le Luxembourg, la Belgique, en ont assez d'être menés par le bout du nez par ArcelorMittal", a dit le ministre français."Tous les engagements" pris par Mittal vis-à-vis de la France à l'époque de l'OPA hostile en 2006 "n'ont jamais été respectés", a affirmé M. Montebourg.
Le ministre a ajouté que le groupe ArcelorMittal "fait un usage assez immodéré, aux yeux du gouvernement français mais aussi du gouvernement luxembourgeois, des quotas de CO2 et notamment d'un certain nombre d'aides publiques".