L'homme interpellé lundi en Gironde, 27 ans après des viols et un meurtre qu'il est soupçonné d'avoir commis en Alsace, a été mis en examen vendredi, a indiqué le parquet de Strasbourg.
Âgé de bientôt 51 ans, "il a été mis en examen devant le juge d'instruction" vendredi pour avoir, en 1986, violé et "donné volontairement la mort à une jeune fille de 17 ans", pour tentative d'homicide sur sa soeur âgée de 18 ans, ainsi que pour le viol et une tentative d'homicide d'une fillette de 11 ans, a annoncé à la presse le procureur Michel Senthille. Il "a reconnu les faits de cambriolage" dans ces deux affaires, mais "a nié toute participation aux faits de nature criminelle", affirmant qu'ils avaient été commis par une autre personne, a souligné M. Senthille.L'homme a été amené vendredi matin depuis Bordeaux pour être présenté à un magistrat instructeur à Strasbourg, a précisé le procureur, ajoutant que le parquet avait requis un mandat de dépôt à son encontre. Il avait été interpellé en début de semaine à Saint-Jean-d'Illac, près de Bordeaux. Le suspect est déjà connu des services de police pour un "casier judiciaire tout a fait banal", a précisé le procureur. Père de famille et intérimaire, "c'était quelqu'un qui au moment de son interpellation était inséré", a précisé le procureur.
L'affaire dite de "l'étrangleur de la Robertsau", un quartier résidentiel de Strasbourg, était restée jusqu'ici une énigme, mais les enquêteurs ont pu trouver la piste du suspect grâce à une empreinte de la paume de sa main, trouvée dans le fichier national des empreintes digitales. Les faits ne sont pas prescrits, parce que plusieurs pistes ont été suivies au cours de ces 27 années qui ont permis de faire vivre ce dossier jusqu'à aujourd'hui, a souligné le procureur. Selon le directeur interdépartemental de la police judiciaire, Christophe Allain, les enquêteurs disposaient comme "éléments exploitables" de cette empreinte palmaire, ainsi que d'un enregistrement vocal d'un homme qui avait revendiqué un des viols
auprès des parents de la victime.
Ce n'est que depuis 2010 que les empreintes palmaires sont entrées au fichier automatisé des empreintes digitales, a précisé M. Allain. En 2012, la police strasbourgeoise a interrogé à nouveau ce fichier, en tournant l'empreinte, faisant cette fois mouche. Les empreintes correspondaient au profil
d'un homme impliqué dans une affaire de "vol simple" en 2011, selon les enquêteurs. Dans la nuit du 21 au 22 janvier 1986, un homme avait violé une fillette de 11 ans après s'être introduit à son domicile de la Robertsau. Il avait ensuite tenté de l'étrangler. La fillette avait été retrouvée inanimée dans le hall d'entrée de son domicile. En mars de la même année, une jeune fille de 17 ans avait été violée et tuée par strangulation par un inconnu qui s'était introduit de nuit chez elle. Sa sour aînée, âgée de 18 ans, avait réussi à se protéger avec des meubles et à faire fuir l'auteur par ses cris.