Le groupe sidérurgique a annoncé de fortes perte pour 2012, une annonce faite alors que 1.500 sidérurgistes belges, luxembourgeois et français se sont rassemblés pour manifester devant le Parlement Européen à Strasbourg (67).
Le géant mondial de l'acier et des mines ArcelorMittal a dévoilé mercredi une perte nette de 3,73 milliards de dollars pour 2012, pénalisé par la mauvaise santé et les coûts de restructuration de ses activités en Europe.
La division d'aciers plats carbone Europe, qui inclut le site lorrain de Florange (Moselle) et celui de Liège (est de la Belgique) au coeur de l'actualité sociale des derniers mois, a accusé une perte opérationnelle de 2,2 milliards d'euros au quatrième trimestre.
Cette perte comprend notamment une dépréciation massive de 2,5 milliards de dollars, qui représente à elle seule plus de la moitié des dépréciations annoncées en janvier par le groupe.
Elle résulte "de l'affaiblissement de l'environnement macro-économique et du climat du marché en Europe", a-t-il souligné dans un communiqué.
Une annonce "opportune" ?
L'annonce des résultats d'ArcelorMittal est intervenue à quelques heures d'une manifestation de quelques 1500 ouvriers métallurgistes français, belges et luxembourgeois, attendue mercredi 6 février 2013 devant le Parlement européen de Strasbourg.Ces derniers devraient être reçus par l'Allemand Martin Schulz, le président du Parlement européen.
Après une longue bataille avec le gouvernement français, ArcelorMittal a annoncé à l'automne 2012 la fermeture des hauts fourneaux de Florange. Le sidérurgiste a également décidé le mois dernier de fermer de nouvelles lignes de production sur le site belge de Liège.
Les gouvernements concernés ont décidé de porter le dossier devant Bruxelles.
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et les ministres wallon et luxembourgeois de l'Economie Jean-Claude Marcourt et Etienne Schneider doivent rencontrer le 12 février le commissaire européen à l'Industrie Antonio Tajani et son collègue des Affaires sociales Laszlo Andor.
Des indicateurs positifs pour les prochains mois
ArcelorMittal a indiqué mercredi qu'il s'attendait à continuer d'affronter des difficultés en 2013, "principalement sous l'effet de la fragilité de l'économie européenne", mais il a souligné avoir "récemment perçu des indicateurs positifs qui (...) devraient soutenir l'amélioration de la rentabilité" de son activité, selon son PDG Lakshmi Mittal.Le groupe table, pour l'exercice, sur une amélioration de son résultat brut d'exploitation (Ebitda). Ce dernier s'est élevé l'an dernier à 7,08 milliards de dollars.
Le titre ArcelorMittal progresse mercredi matin en Bourse
Le titre ArcelorMittal signait la plus forte hausse du CAC 40 mercredi 6 février 2013 au matin, après que le sidérurgiste eut laissé espérer une amélioration de ses résultats cette année malgré la lourde perte essuyée en 2012.A 10H19 (09H19 GMT), la valeur gagnait 2,33% à 12,72 euros dans un marché en timide hausse de 0,12%.
Le groupe a annoncé une perte nette de 3,73 milliards de dollars pour 2012 (voir ci-dessus) mais a souligné avoir "récemment perçu des indicateurs positifs qui (...) devraient soutenir l'amélioration de la rentabilité" de son activité.
Le sidérurgiste table, pour 2013, sur une amélioration de son résultat brut d'exploitation (Ebitda). Ce dernier s'est élevé l'an dernier à 7,08 milliards de dollars.
"Nous espérons que la plupart des mauvaises nouvelles sont derrière nous. Les mesures drastiques récemment annoncées par le sidérurgiste devraient permettre une amélioration de sa situation financière", commente un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
ArcelorMittal a intégré de lourdes charges sur son dernier trimestre. Il a notamment déprécié fin décembre de 4,3 milliards de dollars (3,25mds EUR) la valeur ses filiales européennes.
Début janvier, le sidérurgiste a annoncé son intention de lever 3,5 milliards de dollars sur les marchés, en partie via une augmentation de capital, une opération qui a eu lieu après plusieurs cessions réalisées pour dégager des liquidités.
Mais, "les perspectives restent moroses pour la société, surtout en Europe son principal marché", où le secteur pâtit des difficultés rencontrées par ses principaux débouchés, notamment la construction et l'automobile, relève l'analyste.
"Le ralentissement de l'économie chinoise reste aussi un motif de préoccupation", ajoute-t-il.