Le gouvernement tire un trait sur le tout TGV et les politiques de transports pharaoniques, avec la remise jeudi du rapport de la commission Mobilité 21, dont les orientations en faveur de l'entretien du réseau existant sont déjà largement approuvées par l'exécutif.
Comme pour la seconde phase de la LGV Rhin-Rhône, le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO) est également considéré comme une "seconde priorité" dans ce rapport.
Secondes priorités : les projets dont l’engagement doit être envisagé entre 2030 et 2050. Les projets concernés doivent être poursuivis en études afin d’en approfondir la définition et permettre leur engagement sur la période 2030-2050.
la synthèse du rapport
le rapport complet
réactions des élus alsaciens
Réaction de Jean-Marie Bockel et Jean Rottner
Le rapport abandonne le tout TGV et les grands projets d'autoroutes auxquels la France s'était habituée (quatre lignes à grande vitesse sont actuellement en construction). Il met l'accent sur une priorité : l'entretien du réseau existant. Ce réseau (routes, rail et ports), jugé "de haute tenue" par la commission, se dégrade depuis plusieurs années. Le rapport propose de mettre 25 à 30 milliards d'euros sur la table d'ici à 2030, quoi qu'il arrive, pour assurer sa régénération.
une philosophie, deux scenarii...
dans lesquels la LGV Rhin Rhône branche Est ferait partie des "priorités secondaires"
le premier
Il ne prévoit pas de financement nouveau pour l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF) . Entre huit et 10 milliards d'euros seraient alors investis pour financer un nombre réduit de grands projets. Parmi eux, de nombreux chantiers "ingrats mais nécessaires", explique Philippe Duron.les recommandations :
- investir dans de grands "noeuds ferroviaires", destinés à désengorger de nombreuses gares, comme celle de Lyon et celle de Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Saint-Charles à Marseille.
- La route et le fluvial font également partie des priorités avec notamment un passage à deux fois deux voies de la route Centre Europe Atlantique entre la Saône-et-Loire et l'Allier, ou l'amélioration de la desserte entre certains grands ports et leur "hinterland", la zone alentour.
le second
"Plus ambitieux", il affecte entre 28 et 30 milliards d'euros aux grands projets à l'horizon 2030. Il implique un investissement supplémentaire de l'Etat dans le budget de l'AFITF, à hauteur de 400 millions d'euros par an.D'autres grands projets supplémentaires pourraient alors être financés ou repoussés :
- La ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse serait lancée avant 2030
- Les autres LGV sont renvoyées après 2030, sans être condamnées : la commission préconise une révision de ses priorités tous les cinq ans en fonction des marges budgétaires.