Opération escargot, distribution de tracts, rencontres avec les élus : les artisans se mobilisent dans toute l'Alsace pour manifester leur "ras-le-bol". La région compte 24 000 artisans et 6000 apprentis.
Les raisons de la colère des professionnels du bâtiment sont multiples : hausse de la TVA, toilettage insuffisant selon eux du statut d'auto-entrepreneur auquel ils reprochent de permettre une concurrence déloyale, modifications des règles en matière de crédit d'impôt et de prêt à taux zéro qui portent préjudice à leur activité, etc.
La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a appelé à cette "mobilisation nationale" pour "sauver le secteur du bâtiment". "Pour la deuxième fois de l'année, les artisans descendent dans la rue pour alerter les pouvoirs publics et sauver leur activité", indique la Capeb dans un communiqué.
Opération escargot
Les artisans défileront à pied ou en véhicule et manifesteront devant les préfectures lors de cette mobilisation. Des opérations escargot et des blocages de ronds-points sont également prévus, prévient la Capeb.
En Alsace, 400 artisans des secteurs de Neuf-Brisah, Ribeauvillé et Guebwiller se sont rassemblés ce matin pour rejoindre le Parc des expositions de Colmar. Au volant d'environ 250 véhicules, ils ont mené une opération escargot en direction de la Préfecture où ils ont été reçus. Les artisans de Saint-Louis, Altkirch et Thann ont prévu de se retrouver sur le parking de l'Illberg à Mulhouse. Enfin, à Strasbourg, les artisans distribuent des tracts à l'entrée de la Foire européenne.
22% de la population active en Alsace
Le secteur, qui représente 375.000 entreprises et plus de 700.000 salariés, se dit mis à mal par la conjoncture qui se dégrade, le développement de la concurrence déloyale, l'inflation règlementaire et la pression fiscale. En Alsace, l'artisan représente 22% de la population active.
"Après deux ans de baisse d'activité, les entreprises artisanales du bâtiment sont au bord du gouffre", avec 20.000 emplois menacés cette année, après 10.000 détruits l'année dernière, observe son président, Patrick Liebus dans ce communiqué.
En 2014, si l'activité continue de se dégrader et que la hausse du taux de la TVA de 7% à 10% se confirme, près de 20.000 emplois supplémentaires seront également menacés, estime la Capeb.
Concernant le régime de l'auto-entrepreneur, la Capeb déplore qu'il n'ait pas été purement et simplement exclu des activités relevant de l'artisanat
du bâtiment, jugeant que ce régime est une porte ouverte à la concurrence déloyale.