Le procès de 27 Roms s’est ouvert ce lundi 30 septembre 2013 à Nancy. Ils sont accusés d’avoir forcé leurs enfants à commettre des cambriolages. Les prévenus sont âgés de 10 à 55 ans et constituaient un réseau bien huilé.
27 Roms originaires de Croatie sont jugés à partir de ce lundi 30 septembre 2013 à Nancy. Ils sont accusés d’avoir forcé leurs enfants à commettre des cambriolages en série. Le dossier comporte une centaine de larcins et mobilise cinq interprètes ainsi que sept avocats. Les enfants concernés par l’affaire "étaient formés dès le plus jeune âge uniquement pour le vol, ils n'ont jamais connu d'autre école que celle-là", selon Grégory Weil, le substitut du procureur en charge du dossier.
Le procès s’annonce compliqué : les prévenus, dont 15 comparaissent libre, contestent globalement les faits. Certains d’entre eux sont également poursuivis pour traite d’êtres humains, l’enquête ayant mis en évident des transactions entre famille dans lesquelles certains enfants étaient « prêtés » pour 100 000€.
Les mineurs commettaient des cambriolages dans tout le nord-est de la France, «jusqu'à la vallée du Rhône, mais aussi à Paris, en Belgique et même à Berlin», selon l’AFP.
Une organisation solide
D’après l’enquête des forces de l’ordre, les enfants étaient mis au travail dès l’âge de 11 ans. Le réseau serait constitué de trois familles, chacune dirigée par un couple de commanditaires. Des intermédiaires étaient chargés de véhiculer les jeunes voleurs jusque sur les lieux des cambriolages. Deux receleurs revendaient ensuite les affaires dérobées à des sociétés commerciales.
Au-dessus de cette pyramide : une chef de réseau présumée. Âgée de 66 ans, une femme vivant aux Balkans serait à la tête des trois familles.
Grâce à ces vols, les suspects menaient la grande vie dans des demeures luxueuses situées notamment en Croatie.
Le jugement sera prononcé d’ici deux semaines. Pour vol, association de malfaiteurs et traite d’êtres humains les présumés encourent 10 ans d’emprisonnement.
Ce procès se déroule dans une ambiance particulière après la controverse au sein du gouvernement et les propos du ministre de l’intérieur Manuel Valls qui affirme que les Roms n’ont dans leur majorité «pas envie de s’intégrer en France».