Le ministère de la défense a annoncé jeudi la dissolution de ce régiment français de 1 000 hommes stationné en Allemagne dans le cadre de la Brigade franco-allemande (BFA). La décision est dictée par la nécessité de faire "des choix difficiles"en raisons des contraintes budgétaires.
Cette décision "a fait l'objet d'une information préalable de nos partenaires allemands", précise le service de communication de la Défense dans un communiqué, tout en réaffirmant "le plein engagement de la France dans la BFA".
Dès l'annonce du gouvernement français, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a "regretté" la décision de dissoudre cette unité qui "a contribué durant de nombreuses années et avec succès à l'amitié franco-allemande". Selon le ministère de la défense, elle "n'entame en rien le plein engagement de la France dans la BFA et notre volonté de promouvoir l'utilisation de cette grande unité", assure-t-il.
La BFA basée en partie en Alsace
"A ce titre, un nouveau régiment aux capacités d'action supérieures, sera rattaché à la BFA afin de renforcer son efficacité opérationnelle", poursuit la Défense. La France conservera en outre "un niveau d'effectif stationné en Allemagne équivalent à celui des forces allemandes stationnées en France", soit "environ 500 personnels".
Créée en 1989, la Brigade franco-allemande, une unité à forte valeur symbolique, compte environ 4.800 hommes, Français et Allemands. Son état-major est basé à Mullheim (Allemagne). Elle a notamment été engagée au Kosovo et en Afghanistan. Un bataillon allemand est basé depuis 2010 à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg.
Le sort du 110e RI était en suspens depuis plusieurs semaines et la décision française très attendue en Allemagne.
Selon le ministère, "l'optimisation de la brigade fait actuellement l'objet d'une concertation entre Berlin et Paris" pour "renforcer son efficacité et ses perspectives d'emploi au profit de la défense européenne".
Difficile à déployer
Un "dispositif d'accompagnement social personnalisé intégrant pleinement les spécificités locales" doit être mis en place pour aider au reclassement des personnels.
La BFA semble en effet payer un engagement limité depuis sa création en 1989, au-delà de la simple représentation, en raison notamment des difficultés à la déployer sur le terrain.
Côté allemand, la dissolution du 110e RI signifie le départ de 850 militaires et 150 civils et de leurs familles de cette petite ville du sud de l'Allemagne.
L'adapter aux nouveaux besoins
Interrogé le 21 octobre au Sénat, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, avait réaffirmé l'attachement de la France à la BFA, tout en soulignant la nécessité de la réformer : "La brigade franco-allemande, outil indispensable de coopération, n'est pas remise en cause, même s'il faut l'adapter aux nouveaux besoins".
La dissolution d'un régiment de la BFA intervient alors que la France tente de relancer la coopération de défense en Europe, à laquelle un Conseil européen doit être consacré mi-décembre.
Un "dispositif d'accompagnement social personnalisé" doit par ailleurs être mis en place pour aider au reclassement des personnels du 110e régiment d'infanterie.
La Brigade franco-allemande avait été à l'honneur le 14 juillet dernier sur les Champs-Elysées, à l'occasion du 50e anniversaire du traité de l'Elysée.