On appelle cela un serpent de mer. La fameuse ratification par la France de la Charte européenne des Langues Régionales. Alors qu'une vingtaine de pays d'Europe l'ont déjà ratifiée sans aucune difficulté, le vieil état jacobin qu'est la France continue à faire blocage.
Le député bas-rhinois Armand Jung et son collègue breton Jean-Jacques Urvoas ont présenté ce mardi après-midi une nouvelle proposition de loi pour permettre de ratifier la charte. Cette proposition de loi sera ensuite discutée la semaine prochaine à l'Assemblée Nationale. Un énième espoir pour les défenseurs des langues régionales, dont l'alsacien, mais la marge de manoeuvre est très limitée. A plusieurs reprises le conseil constitutionnel et le conseil d'Etat ont fait barrage arguant de l'article 2 de la Constitution qui dit que « la langue de la république est le français ».
L'objectif des deux députés socialistes est d'obtenir une très large majorité lors du vote à l'Assemblée. Si l'engagement des députés alsaciens de droite comme de gauche semble acquis, comme ceux d'autres régions à forte identité (Bretagne, Corse, Pays basque), en revanche il n'est pas sûr que la question des langues régionales passionne beaucoup les autres membres élus de l'Assemblée Nationale.
La fédération ELEN-EBLUL France, qui regroupe des associations de promotion des langues régionales, est en désaccord avec la proposition de loi car le texte apporterait, selon elle, des restrictions contraires à l'esprit de la charte.